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3ème Dimanche de Pâques B

Fr Arnaud Blunat op

Lc 24. 35-48

Chers amis, dimanche dernier, nous avons entendu le récit de l’apparition de Jésus ressuscité à ses disciples au soir de Pâques dans l’évangile de st Jean.

Aujourd’hui, nous entendons le même épisode mais dans l’évangile de st Luc.

Les onze apôtres sont présents y compris Thomas, mais se sont joints à eux les deux disciples qui viennent d’arriver d’Emmaüs.

Jésus leur adresse la même salutation : la paix soit avec vous.

Contrairement à Jean, Luc s’attache à décrire la réaction des disciples, leurs sentiments. Il nous dit qu’ils sont « saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit ».

Il s’agit du même sentiment qu’ils ont éprouvé lorsque Jésus leur était apparu marchant sur la mer de Galilée au milieu de la nuit.

Aussitôt Jésus les invite à constater que c’est bien lui. Il se laisse approcher et même toucher, montrant les traces de sa Passion, les marques des clous dans ses mains et ses pieds.

Il va jusqu’à manger devant eux un morceau de poisson grillé.

De cette expérience sensorielle totale, Jean témoignera : « ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du verbe de vie… nous vous l’annonçons » (1 Jn 1, 1+)

Jésus se fait ainsi reconnaître dans la réalité de son corps de chair, bien que celui-ci ne s’inscrive plus dans les limites de l’ordre spatio-temporel, il est néanmoins clairement identifiable. Le corps de Jésus ressuscité n’étant plus soumis aux nécessités de la vie terrestre, peut néanmoins se manifester dans une liberté qui est le propre de la vie même de Dieu. Pour l’heure Jésus se montre à ses apôtres pour témoigner qu’il est toujours vivant, en attendant de rejoindre définitivement la gloire de Dieu.

Alors, comme il venait de le faire quelques heures auparavant sur le chemin d’Emmaüs, Jésus ouvre leur intelligence à la compréhension des Écritures, leur expliquant comment la Loi, les Prophètes et les psaumes avaient annoncé sa venue et ce qu’il devait vivre.

Jésus leur redit d’ailleurs presque mot pour mot ce qu’il leur avait dit, au moins à trois reprises, lors de sa montée à Jérusalem.

Mais malgré tous ces rappels, on sent bien qu’il faudra encore du temps pour que les apôtres réalisent pleinement la portée

Chers amis, dimanche dernier, nous avons entendu le récit de l’apparition de Jésus ressuscité à ses disciples au soir de Pâques dans l’évangile de st Jean.

Aujourd’hui, nous entendons le même épisode mais dans l’évangile de st Luc.

Les onze apôtres sont présents y compris Thomas, mais se sont joints à eux les deux disciples qui viennent d’arriver d’Emmaüs.

Jésus leur adresse la même salutation : la paix soit avec vous.

Contrairement à Jean, Luc s’attache à décrire la réaction des disciples, leurs sentiments. Il nous dit qu’ils sont « saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit ».

Il s’agit du même sentiment qu’ils ont éprouvé lorsque Jésus leur était apparu marchant sur la mer de Galilée au milieu de la nuit.

Aussitôt Jésus les invite à constater que c’est bien lui. Il se laisse approcher et même toucher, montrant les traces de sa Passion, les marques des clous dans ses mains et ses pieds.

Il va jusqu’à manger devant eux un morceau de poisson grillé.

De cette expérience sensorielle totale, Jean témoignera : « ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du verbe de vie… nous vous l’annonçons » (1 Jn 1, 1+)

Jésus se fait ainsi reconnaître dans la réalité de son corps de chair, bien que celui-ci ne s’inscrive plus dans les limites de l’ordre spatio-temporel, il est néanmoins clairement identifiable. Le corps de Jésus ressuscité n’étant plus soumis aux nécessités de la vie terrestre, peut néanmoins se manifester dans une liberté qui est le propre de la vie même de Dieu. Pour l’heure Jésus se montre à ses apôtres pour témoigner qu’il est toujours vivant, en attendant de rejoindre définitivement la gloire de Dieu.

Alors, comme il venait de le faire quelques heures auparavant sur le chemin d’Emmaüs, Jésus ouvre leur intelligence à la compréhension des Écritures, leur expliquant comment la Loi, les Prophètes et les psaumes avaient annoncé sa venue et ce qu’il devait vivre.

Jésus leur redit d’ailleurs presque mot pour mot ce qu’il leur avait dit, au moins à trois reprises, lors de sa montée à Jérusalem.

Mais malgré tous ces rappels, on sent bien qu’il faudra encore du temps pour que les apôtres réalisent pleinement la portée de ces paroles.

En fait, si on regarde bien, Jésus les invite à une triple démarche intérieure :

1/ d’abord une démarche de mémoire.

Comme je viens de l’évoquer, Jésus reprend ce qu’il avait dit à son sujet. C’est ce qui va d’ailleurs constituer le cœur de la foi chrétienne : le kérygme, c’est-à-dire l’annonce de la foi : Jésus est mort et ressuscité pour nous sauver de nos péchés. Plus tard, on ajoutera la mention de l’attente de sa venue. C’est aussi ce que nous proclamons à chaque eucharistie par le chant de l’anamnèse après la consécration.

2/ ensuite une démarche de conversion.

Tous en effet ont abandonné Jésus au moment de sa condamnation. Ils étaient demeurés incrédules, incapables d’entrer dans la démarche propre de Jésus, incapables de recevoir ses paroles, aveugles devant le danger qui le menaçait. Mais ils ne sont pas les seuls responsables de la mort de Jésus.

Dans le livre des Actes des apôtres, les discours de Pierre insistent sur la responsabilité collective du peuple qui a laissé condamner Jésus : « vous avez tué le Prince de la Vie, vous avez agi par ignorance… convertissez-vous donc et tournez-vous vers Dieu pour que vos péchés soient effacés »

3/ enfin une démarche d’évangélisation :

A vous d’en être les témoins !

L’annonce de l’évangile suppose audace, force et confiance, de sortir de soi, de dépasser la peur. Les apôtres ont pu annoncer à tous les peuples le salut en Jésus Christ en recevant l’Esprit Saint à la Pentecôte. L’Esprit Saint les a aidés à faire ce triple travail intérieur.

Pour nous aujourd’hui, c’est également l’Esprit Saint qui doit nous transformer intérieurement pour répondre à un triple défi :

1/ le défi de la formation :

Connaître les Écritures, nous approprier les Évangiles, devient aujourd’hui une nécessité. Lire, méditer la Parole de Dieu, chaque jour, seul et en groupe, est indispensable si l’on se dit chrétien. Les propositions ne manquent pas, mais il n’est pas interdit d’en susciter quand elles n’existent pas encore.

Dans la 2ème lecture, st Jean nous invite à garder la parole et les commandements, ce qui signifie en langage biblique cultiver, se nourrir de la Parole. C’est le premier devoir de tout chrétien.

2/ le défi de la conversion :

Le monde d’aujourd’hui nous offre des possibilités infinies en terme d’information, de communication, mais nous entraîne dans une vie dispersée et superficielle, notre équilibre intérieur peut s’en trouver menacé.

Par ailleurs, notre Église est très malmenée, de plus en plus morcelée, traversée par de graves tensions, des divisions internes. Nous devons veiller à cultiver l’amitié, l’ouverture aux autres, rechercher la vraie charité, l’accueil inconditionnel de tous, reconnaître nos aveuglements, identifier nos peurs, nos réticences, et sortir de nos petits conflits internes mortifères.

3/ le défi de la mission :

Ne pas rester entre nous, repliés sur nous-mêmes et dans des petits groupes de gens comme nous. A vous d’en être les témoins !

La mission commence dans la prière, mais elle passe par le témoignage de foi, qui suppose l’écoute, l’accueil de l’autre, de sa recherche spirituelle.

C’est un défi qui nous concerne tous à l’heure où de nombreux jeunes et adultes viennent voir ce qui se passe dans l’Église, demandent à se préparer au baptême ou à la confirmation, parce qu’on ne leur avait pas proposé, ou bien parce qu’ils avaient refusé étant plus jeunes, et qui, aujourd’hui cherchent des lieux de partage, d’échange, de formation. Qui va pouvoir les accompagner pour rencontrer et connaître le Christ ?

Mais vous l’avez bien compris : pas de mission sans formation, et pas de formation sans conversion. Trois aspects de la vie chrétienne indissociables qui doivent sans cesse nous stimuler.