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Méditation du dimanche par une sœur de Chalais 2021-2022 C

Le Christ Roi 2022

Introduction sous forme de dialogue

Qui cherches -tu, ami ?

C’est ton Dieu que je cherche ! Mais où est-il ?

Tu ne le vois pas, pourtant, il n’est pas loin de toi. Le problème, c’est qu’il n’est pas du tout comme tu l’imagines.

Ah bon ! Mais tu m’avais parlé d’un roi.

Ecoute-moi : tu le cherches dans les hauteurs et il est en bas de l’échelle.
Tu le cherches parmi les grands de ce monde et il est perdu dans la masse.
Tu le cherches sur un trône, il est sur une croix, entre deux malfaiteurs.
Tu le cherches couronné d’honneurs, il est couronné d’épines et tout le monde se moque de lui.
Bref, c’est un roi pas comme on croit.
Il faut un regard pur pour le reconnaître dans cet état lamentable. Demande au bon larron, il t’expliquera. Lui a vu le condamné, il a compris qu’il était innocent. “Heureux les coeurs purs, ils verront Dieu”
Alors, tu te rends compte : un mauvais garçon, premier saint du paradis !
C’est tout l’évangile, toute notre espérance !

Ton Dieu, j’ai très envie de le voir, tu sais.

Regarde le roi David, son ancêtre, ça te donnera une idée.

 

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Le Roc de nos vies

33ème Dimanche du To

Lc 21, 5-19

Dans l’évangile de ce jour, Jésus annonce des événements apocalyptiques et des persécutions pour ses auditeurs, puis termine par la confiance et le repos en Dieu…

Ces derniers temps, nous vivons des tempêtes météorologiques, les épidémies se répandent, les mensonges se multiplient, les guerres se déploient, l’économie décline, même l’Église semble anéantie par des révélations terribles… le monde est dérouté.

Mais attention, ne nous trompons pas ! ne nous fions pas en une divinité, un gourou, un faux prophète qui pourrait nous rassurer par des paroles creuses et des promesses fausses !

Dieu est le roc de nos vies,

et Jésus le seul et unique sauveur !

Si le mal se déploie contre nous,

le Christ nous a envoyé son Esprit / sa parole et sa sagesse

et nous pourrons reposer en Dieu dans la confiance

ainsi nous ferons nôtre la dernière parole du Christ, alors que la violence des hommes était à son apogée :

« Père, en tes mains je remets mon esprit ».

 

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Piqûre de rappel !

32ème dimanche du To C
Lc 20, 27.34-38

Après la fête de tous les saints, après la journée de prière pour les défunts, l’Évangile de ce dimanche vient nous rappeler que la Résurrection n’est pas un mythe !
Jésus est arrivé au terme de sa route, à Jérusalem, et les pièges de ses contradicteurs se multiplient. Mais, lui sait où il va : vers la Vie !
Les prophètes l’avaient annoncé : « Le Seigneur est le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. »
Cela nous interpelle en ces temps troublés et doit renforcer notre l’espérance.

Oui, nous sommes faits pour la Vie et pour la Résurrection. Il ne s’agit pas d’un retour au monde d’avant. Ce sera tout autre chose !
Pas besoin de se marier pour que l’espèce se perpétue. Le temps sera clôt pour nous ouvrir l’espace immense des fils de la Résurrection. La filiation humaine fait place à la filiation divine toute autre, comme le grain de blé laisse place à l’épi.

Jésus veut nous dire aussi que, s’il y a promesse de résurrection, promesse de Vie, c’est que Dieu est fidèle, non seulement à son peuple mais aussi à toute l’humanité qu’il veut s’unir.
Alors, laissons-nous réconforter par le Seigneur en ce dimanche.
Laissons-nous renouveler dans une joyeuse espérance.
Soyons d’heureux promoteurs de la vie : celle d’ici-bas d’abord dans tout ce qu’elle a de lumineux et de savoureux. Et de celle plus riche encore qui nous attend.
Ne sommes-nous pas à la fois de la terre et du ciel, enfants de Dieu ?

 

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Non, pas chez lui quand même !

31éme dimanche du temps ordinaire – 30/10/2022 – Lc 19, 1-10

C’est la 3ème fois que l’on reproche à Jésus de manger chez des pécheurs, mais là il dépasse les bornes. Tous se joignent aux scribes et aux pharisiens. Pas chez lui ! Il est riche, il est en bonne santé (voyez-le courir et grimper sur son sycomore!) et il est bien placé du côté des puissants et des oppresseurs.

Combien de Zachée avons nous dans nos têtes ? Grands patrons ou grands syndicalistes, célébrités paillettes ou politiques de l’autre bord… Et si Jésus s’arrêtait chez l’un deux ?
Et si Jésus s’arrêtait chez moi, qui suis bien souvent à mes yeux un grand personnage, un grand personnage indigne….

Jésus, lui, voit le petit Zachée, celui qui a encore un désir qui le fait courir : voir Jésus. Et ce désir là, qu’il vienne du pauvre aveugle aux portes de la ville ou du riche bien en vue, Jésus ne peut que le combler.

Désirons-nous Jésus ? Alors courons sans que rien nous arrête vers ce Dieu de puissance et de miséricorde (cf oraison), Lui qui par sa puissance nous donne d’accomplir tout le bien que nous désirons et rend active notre foi. (cf 2ème lecture)

Illustration Zaché de Macha Chmakoff https://chmakoff.com/nouveau-testament/

 

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Voulons-nous être sauvés ?

30ème Dimanche du temps ordinaire. Année C. 23 octobre 2022

Lc 18, 9-14

Ce dimanche avec la parabole du pharisien et du publicain qui montent prier au temple, Jésus nous rappelle une attitude fondamentale dans la prière : l’humilité.

Ce qui manque au pharisien, c’est d’attendre quelque chose de Dieu. Sa prière révèle l’intérieur de son cœur. Or il n’a que mépris pour les autres et donc pour Dieu. Ne pensons pas trop vite que cette attitude est caricaturale et ne nous concerne pas. Attachons-nous à louer Dieu pour les personnes qui nous entourent, de manière concrète.

Et surtout regardons le Christ prier. « Il exulte de joie sous l’action de l’Esprit saint et dit : ‘Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits’. » A aucun moment, le Christ se glorifie du bien qu’il accomplit. Mais il se tourne vers son Père et le remercie, sûr qu’il apportera le salut à tous ceux qui le Lui demandent.

Que le Christ nous donne la force de nous présenter devant Dieu en vérité. De Dieu seul dépend notre salut et notre vie.

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Dieu le juste

29° Dimanche du temps ordinaire. Année C.  16 octobre 2022.

Lc 18, 1-8.

L’évangile de ce dimanche est un enseignement sur la prière. Comme souvent dans ses paraboles (l’ami importun, le gérant malhonnête, l’enfant avec son père, ici, la pauvre veuve), Jésus observe que nous arrivons fréquemment, à force d’insistance, à faire valoir nos droits, même, comme aujourd’hui, auprès d’un juge sans justice. Prions donc le Père avec la même ardeur !

Attention cependant à ne pas tirer trop loin la comparaison. Dieu n’est pas là pour régler nos affaires. Ce qu’il nous donnera, si nous le lui demandons vraiment, c’est le Don par excellence, l’Esprit Saint : Lui-même. Voilà sa vraie justice.

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Ils étaient dix

28° Dimanche du temps ordinaire. Année C. 9 octobre 2022.

Luc 17, 11-19.

Ils étaient dix…Dix exclus de la société, dix lépreux. Jésus les guérit tous, répondant à leurs supplications croyantes, espérantes, douloureuses. Un seul, un Samaritain, revient sur ses pas et jette aux pieds de Jésus toute sa reconnaissance. Jésus lui dit : “Ta foi t’a sauvé”. Les autres sont guéris dans leurs corps mais dans leurs coeurs ingrats, la guérison semble un bien acquis, sans plus.
Le plus lointain, l’étranger, se montre le plus proche. C’est “l’évangile aux frontières” dirait le pape François. Justement, l’évangile se situe à une frontière entre la Galilée et la Samarie.
Bientôt, Jésus atteindra la frontière de la vie et de la mort. Il va échouer et sera échoué sur la croix comme un navire décimé par la tempête, gisant sur le rivage. Sa résurrection n’est elle pas l’expression de la reconnaissance de Dieu son Père, au nom de tous les sauvés ?
Joignons nos voix aux leurs en un cri d’allégresse :
Chantez au Seigneur un chant nouveau,
louez-le des extrémités de la terre !

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Augmente en nous la foi !

27eme Dimanche du temps ordinaire. Année C. 2 octobre 2022

Lc 17, 5-10

Dans l’Évangile de ce 27ème Dimanche du Temps ordinaire, nous retrouvons Jésus face à ses Apôtres en plein trouble.
Il faut qu’il se soit passé quelque chose d’important en eux pour demander à Jésus d’augmenter leur foi. En effet, il n’est pas indifférent pour des humains de côtoyer l’Homme-Dieu.
A ses côtés, les Apôtres se rendent compte de leur faiblesse face à la mission qu’il leur propose de devenir ses envoyés.

Aussi Jésus, même si cela nous semble décalé, leur répond de façon à ce qu’ils apprennent à se positionner de façon juste devant Dieu :
Oui, votre foi est petite mais le grain de sénevé ne produit-il pas un grand arbre ? Encore lui faut-il de l’humilité : reconnaître en Dieu l’Acteur principal, le Maître de la mission et de la moisson.
Appel à s’appuyer en tous temps sur le Christ, à lui faire confiance comme il a fait lui-même confiance à son Père. Être dans sa main comme il a été dans celle de son Père.

Ainsi, ils seront souples, disponibles à ses demandes, à ses inspirations comme le soldat et l’esclave du centurion : « Je dis à l’un vient et il vient ; je dis à l’autre fais ceci et il le fait ». Ce n’est pas si compliqué. Encore faut-il admettre que le Seigneur pourrait faire sans eux,.. sans nous !
Mais, en vérité, c’est cadeau de Le servir. Alors, laissons-nous faire pour y trouver notre joie !

 

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Pas par 4 chemins !

Lc 16, 19-31

St Luc n’y va pas par 4 chemins pour nous ouvrir les yeux et nous sortir de nos aveuglements plus ou moins volontaires

Dans la vie monastique on dit !! « tu as vu ton frère , tu as vu ton Dieu »
Voici que ce dimanche nous somme invités à purifier notre regard pour voir, vraiment voir , celui qui nous est proche et qui est dans le besoin.
Qu’est-ce qui ferme nos yeux ? La satisfaction de nous-mêmes, la richesse, l’horizon qui se borne à notre confort, à nos besoins, à nos exigences petites ou grandes … c’est comme un voile devant nos yeux qui ne distinguent plus celui qui nous est pourtant si proche .
Il ne faut pas moins qu’une grande secousse pour nous réveiller! C’est bien le but de la parabole de st Luc. Ah ! Ce grand abîme qui nous coupe de ceux que nous avons tenus pour rien et qui pourraient nous sauver… Supplions Lazare et ses compagnons de ne pas nous laisser endormir ou aveugler par les facilités de la vie.

 

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Un bien infiniment plus précieux

25ème dimanche du Temps Ordinaire année C

Lc 16, 1-13

Jésus est-il vraiment sérieux en faisant l’éloge de ce gérant malhonnête ? Peut-on accepter qu’il nous donne en exemple cette fripouille qui, parce qu’elle  n’a plus rien à perdre, trouve comment quitter la tête haute la gérance de son maître.

Bien-sûr, Jésus ne nous incite pas à l’injustice. Il nous pique juste au vif. Comme les prophètes avant lui, Jésus dénonce notre ingéniosité à faire nos affaires, à chercher nos intérêts immédiats. Mais nous oublions l’essentiel, ce pour quoi le Seigneur nous a créés : nous sommes des êtres de relations. Les biens matériels, l’argent en particulier, ne sont pas fait pour être accumulés. Ils doivent être partagés entre tous et servir les liens qui nous unissent.

La Bonne Nouvelle de l’évangile de ce dimanche, c’est peut-être cela. Que nous soyons pauvres ou riches, Dieu nous confie en son Fils un bien infiniment plus précieux. Il nous ouvre l’accès à son Royaume, il fait de nous des fils et des filles de Dieu. Là est notre vraie espérance.

 

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Heureux les miséricordieux !

24ème dimanche du Temps Ordinaire année C

Luc 15, 1-32

Alors que Jésus marche vers sa passion, les scribes et pharisiens lui reprochent de faire bon accueil aux pécheurs et de partager leur table. En réponse, Jésus leur offre trois récits appelés communément Paraboles de la miséricorde.

« Réjouissez-vous avec moi ! »crie le berger qui a retrouvé sa brebis perdue en lâchant le reste du troupeau, ainsi que la femme qui s’est mise en quête de sa pièce d’argent perdue. De même, lorsque le père retrouve son fils égaré, il invite à festoyer et à se réjouir.

En Jésus, Dieu aime ce qui n’est pas aimable, sauve ce qui cloche en nous. La miséricorde de Dieu est incommensurable. Réjouissons-nous au lieu de récriminer contre les largesses divines. L’excès de sa bonté bouleverse nos comptabilités trop humaines, étriquées. Tel un berger, Jésus porte sur ses épaules la croix de nos péchés. Un fois crucifié, il pardonne : « Père, pardonne-leur car ils savent pas ce qu’ils font ».

Son pardon inconditionnel nous presse à vivre la miséricorde les uns envers les autres. Sur ce chemin, le Christ est notre compagnon de route, la joie est promise !

« Heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde » (Mt 5,7).

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Où vas-tu ?

23ème dimanche du Temps Ordinaire année C

Lc 14, 25-33

En ce temps-là, de grandes foules faisaient route avec Jésus. Ainsi commence l’évangile de ce dimanche. On ne peut pas dire que Jésus soit un séducteur de foules !
Vers ceux qui le suivent en quête de quelque bienfait, il lance des paroles très dures.
Déjà, Il a annoncé par deux fois sa Passion. Il monte vers Jérusalem et il sait ce qui l’attend. Que ceux qui veulent devenir ses disciples ne se fassent pas d’illusions ! Qu’ils prennent le temps de s’assoir et de réfléchir.
Jésus marche, déterminé et douloureux, il va vers la mort honteuse que ses ennemis lui préparent. Le suivre, c’est consentir à être dépouillé de tout par amour de Lui. Suivre nu le Christ nu disaient les Anciens.
Aimer le Christ, c’est communier à ses souffrances pour avoir part à sa résurrection nous et tous ceux que Dieu nous a donnés.
Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.

 

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22ème dimanche du Temps Ordinaire année C

Lc 14, 1.7-14

Bethléem. Église de la Nativité. Pour y entrer, vous devez franchir une porte qui vous demandera quelques contorsions puisqu’elle mesure à peine 1m50. On l’appelle la porte de l’Humilité.
C’est là que tout commence : à Bethléem et pour entrer dans le Royaume.
Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus déclare à ceux qui recherchent la première place : « Qui s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé. »
Dieu lui-même n’a pas fait l’important en venant jusqu’à nous et il nous invite à nous mettre à notre véritable place, humbles et en vérité devant lui.
La gloire, les honneurs… Tout passe. Poussière nous retournerons à la poussière mais Dieu élève les humbles, ceux qui suivent son fils à la dernière place.

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Il est encore temps !

21ème dimanche du Temps Ordinaire année C

La porte du paradis s’est fermée du fait de nos péchés, mais dans l’Évangile de ce dimanche, à la veille de la passion/résurrection du Christ, il est plus que jamais l’heure de nous convertir pour accueillir la miséricorde divine.
Pour cela, Jésus nous découvre une petite porte de côté que le Maître pourrait bien ouvrir encore pour nous sauver. Cette petite porte est accessible à tous, même aux retardataires !

Elle est encore fermée mais elle pourrait s’ouvrir pour toi, pour moi,
si le Maître de maison te reconnaît, me reconnaît.

Mais comment me reconnaîtra-t-il ? S’il trouve en moi quelque ressemblance avec Lui.

Rien d’automatique dans tout cela :
ce n’est pas d’avoir bu avec son Fils, ni d’avoir entendu sa parole, ou vu ses miracles sur les places, ni d’avoir été à la messe tous les dimanches…
Non cela n’est pas suffisant !
Car : « Des pierres que voici, Dieu peut susciter des enfants à Abraham. »

Il s’agit de suivre le Christ…
– qui n’a pas endurcis son cœur, reconnaissant le Royaume de Dieu
comme un don et non comme un dû.
– qui s’est engagé pour tout ce qui était cher à son Père : les humains, la création, le monde dans tout ce qu’il a d’excellent.

C’est un combat, une mission impossible certes, mais pas pour Dieu,
si nous nous attachons à Jésus qui est lui-même la Porte.

 

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La première sauvée

Solennité de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie

Lc 1, 39-45

« Quelle est celle-ci qui monte ? », chantions-nous à l’instant.

Marie est l’une de nous, c’est une jeune femme d’Israël. Nous ne savons d’elle que peu de choses. C’était une pauvre devant Dieu, qui aurait dû rester anonyme. Mais nous le savons, Dieu choisit ce qui est caché, ce qui est humble pour réaliser son salut.

Le contraste entre l’humble scène de la Visitation et la femme glorieuse de l’Apocalypse est saisissant. Il nous fait prendre conscience de l’ampleur de ce qui se joue dès l’Incarnation du Christ. La présence de Dieu déclenche sur la terre un violent combat avec son adversaire, Satan. Par son oui, Marie offre à Dieu une terre où accomplir sa promesse. Elle, qui a porté dans sa chair le Verbe de Dieu, elle qui l’a suivi jusqu’au pied de la Croix, est la première à recueillir les fruits de sa résurrection. Comment pourrait-il en être autrement ?

Et si cette fête nous est chère, c’est qu’elle vient nous rejoindre dans notre espérance d’avoir part, à notre tour, jusque dans notre chair, à la victoire de Dieu sur toute mort. En attendant, Marie intercède pour nous auprès de son Fils.

 

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Le feu de l’amour ?

20ème dimanche du Temps Ordinaire année C –

Lc 12,49-53

14/08/22

    Aujourd’hui nous entrons dans la célébration du 20ème dimanche du temps ordinaire. L’évangile de demain est ardu, il invite à regarder les choses en face. « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » dit Jésus. « Ne pensez pas que je suis venu mettre la paix sur la terre : non pas la paix, mais bien plutôt la division ».

   L’incendie de Voreppe nous a tous impressionnés : derrière la montagne, ce gigantesque brasier, ces flammes, et le vent tournant. « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » dit Jésus. Comment accepter cette image, aujourd’hui, quand partout en France, dans le monde, la réalité prend le pas sur elle, inexorablement?

  Les pompiers m’ont donné une idée. Ne pouvant pas combattre directement les flammes, à cause du terrain trop instable et des falaises, ils ont allumé un contre-feu, dirigé. Voilà ce que Jésus est venu apporter sur la terre : un contre-feu. « De proche en proche, le feu de l’amour embrase l’univers ». Contre toute forme d’avarice, de haine, de domination, de guerre, un seul rempart, mais qui coûte : donner sa vie, prêcher l’amour, cela n’a rien d’irénique.

  Notre Pape François le sait mieux que quiconque, quand il se bat pour la paix.

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Sois sans crainte…

19ème dimanche du Temps Ordinaire année C –

Lc 12,32-48
07/08/222

Sois sans crainte petit troupeau, mais veille!
Veille sur ton coeur, attends le retour de ton Maître.
Là est ton trésor.

Vends tes biens, mais gère ceux de ton maître, pour que tous aient leur part en temps voulu.

N’accapare pas pour toi! Ton trésor c’est le sien, inépuisable : il lui a plu de te donner le Royaume.

Il a lui plu de te donner son Royaume, à toi son troupeau.
Ton trésor, c’est notre trésor, notre Maitre, notre Dieu, qui passe au milieu de nous en Serviteur.

Et il nous montre ainsi que son trésor, c’est nous, son troupeau…

 

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Servir et se laisser servir !

16ème Dimanche du temps ordinaire – Année C

Dimanche 17 Juillet 2022

Lc 10, 38-42

Quel contraste entre l’hospitalité d’Abraham sous les chênes de Mambré et celle de Marthe à Béthanie que nous entendons ce dimanche. D’un côté, Abraham s’empresse et met toute sa maisonnée en mouvement pour accueillir trois visiteurs inconnus. De l’autre, Marthe s’agite seule et récrimine contre sa sœur Marie. Abraham reçoit avec faste, offrant le meilleur à ses hôtes : galette de fleur de farine, veau tendre, lait et caillé. L’évangile ne nous précise rien sur ce qui est servi par Marthe : nous savons juste qu’elle est tiraillée et inquiète par tant de choses…

Avouons que nous ressemblons bien souvent à Marthe et qu’il ne nous est pas toujours donné d’être dans le service généreux et sans calcul, centré sur celui ou celle que nous accueillons. Pour bien servir, le secret, la seule chose nécessaire, est sans doute d’avoir soi-même consenti à se laisser servir. Le Christ, lui qui était de condition divine, ne s’est-il pas laissé laver les pieds par Marie de Béthanie avant de laver les pieds de ses disciples ?

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L’aubergiste, c’est l’Église, c’est nous !

15ème Dimanche du Temps ordinaire – Année C

Dimanche 10 juillet

Lc 10, 25-37

En ce 15ème dimanche du temps ordinaire, nous retrouvons la parabole du bon samaritain.
Elle nous pose trois questions :
Comment lis-tu ?
Que vois-tu ?
Que fais-tu ?
A chacun de nous d’y répondre pour lui-même !

Quant à la parabole elle-même, c’est l’histoire de notre Salut et de notre mission en Église.
En effet, le Seigneur a vu : « J’ai vu la misère de mon peuple »
et il est venu ; il s’est approché ; il s’est incarné : « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous. »
Oui, le bon samaritain, ce n’est pas nous mais c’est Dieu dans le Christ Jésus.
C’est lui qui donne de son bien pour l’humanité blessée.
Mais l’aubergiste, c’est l’Église, c’est nous à qui Dieu donne une mission et fait une promesse :
– La mission de prendre soin de tous ceux qu’il nous amène. Il n’y a pas à faire le tri entre les personnes, mais à les recevoir dans la foi car c’est Jésus qui est là en eux.
– Et la promesse : c’est le retour du Christ qui nous dira : « ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. »

Que le Seigneur nous donne toujours plus de foi pour le reconnaître et le servir dans ceux qu’il nous donne. Amen !

 

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Moissonner pour le Seigneur

14ème dimanche- Année C – 3 juillet 2022

Lc 10,1-12.17-20

Dans le Royaume de Dieu, il y a abondance ! On voit Jésus lancer un nouvel envoi en mission pour faire la moisson. Le groupe des Douze ne suffit pas, Jésus appelle 72 disciples pour aller de maison en maison et prodiguer la paix de Dieu, elle est destinée à tous les peuples. Le cahier des charges est simple : partir sans argent, ni besace, ni sandale de rechange pour annoncer la puissance du Royaume. Jésus prend soin de leur préciser qu’ils sont envoyés comme des agneaux au milieu des loups. Qu’ils ne se trompent pas, ce n’est pas par leur propre force qu’ils rendront un témoignage véridique.

Heureux les pauvres, heureux les artisans de paix ! L’annonce du Royaume passe par des rencontres personnelles en disant : ‘Paix à cette maison !’ Car les pacifiques sont en bonne affinité avec le Règne du Père.

Au retour de la mission, on voit les 72 se vanter un peu trop de leurs succès et de leur victoire sur les démons. Jésus les ramène à l’essentiel : la vraie source de joie est d’avoir son nom inscrit dans les cieux. La vraie victoire est celle d’être un fils ou une fille de Dieu, ce n’est pas une conquête, mais un don à recevoir. Aujourd’hui encore, Jésus compte sur nous pour devenir de tels disciples. La paix soit avec vous ! Allez !

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Les colonnes de l’Église

Jn 21, 15-19

Ce soir nous fêtons saint Pierre et saint Paul, les colonnes de l’Église.
Tous deux ont reçu la révélation que Jésus était le Messie, le Sauveur.
« Ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela. »
« Je suis Jésus que tu persécutes. »
Tous deux ont cru et ils ont aimé le Christ.
Oui, ils ont trouvé le trésor ; ils ont tout laissé pour lui mais ils n’ont pu le garder pour eux tant ce trésor devait être partagé pour gagner en richesse.
Voilà bien l’Église de Pierre et de Paul, l’Église des vases d’argile, l’Église de Jésus-Christ : tel le pain multiplié, la foi pleine d’amour pour Jésus le Christ répandue au quatre coins du globle. C’est elle qui nous unis tous en Lui.
« Vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. » Ga 3
Alors, soyons dans la joie et l’action de grâce car le salut nous est donné en Jésus Christ. Proclamons-le !

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99 pour une

Solennité du Sacré-Cœur de Jésus – Année C – 24 juin 2022

Lc 15, 4-7

Cœur de Jésus. Solennité du Sacré-Cœur de Jésus. Peut-être l’expression « Sacré-Cœur de Jésus » nous semble-t-elle un peu vieillotte, peut-être avons-nous du mal à y voir plus qu’une dévotion ? Pourtant la parabole de la brebis égarée que nous lirons demain à la messe nous révèle de manière éclatante combien Jésus a en effet du cœur. Car, à la vérité, quel est celui d’entre vous qui abandonnerait 99 brebis dans le désert pour aller en chercher une qui s’est perdue ?

Si c’était vous, je suis sûre que vous commenceriez par mettre soigneusement les 99 à l’abri avant de vous mettre à la trace de celle qui est perdue ! Ou bien, la parabole ne le dit pas, mais il y a des chiens, d’autres bergers, qui les gardent en sécurité. Comment vous blâmer ? Là où est notre trésor, là est notre cœur.

Mais voilà : en celui qui s’est perdu dans les couloirs du mal, de la misère, de la souffrance, c’est en lui que Jésus met son cœur. Tout son cœur. Son trésor. C’est la logique de l’évangile! Une logique ? Bien sûr, une logique. La logique de Dieu. La logique de l’Amour.

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Un pain substantiel

Solennité du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ – Année C – 19 juin 2022

Lc 9, 11b-17

Les lectures de cette fête évoquent  les différentes facettes du sacrement de l’eucharistie : le pain et le vin offerts pour bénir le Dieu très-haut, le mémorial de la passion du Seigneur Jésus-Christ, la foule nourrie et même rassasiée. Mais la multiplication des pains donne aussi à l’eucharistie une tonalité quotidienne. Nous sommes au cœur de la vie publique de Jésus : la foule a rejoint Jésus et les apôtres tout justes rentrés de leur première mission. Jésus enseigne, guérit et bien-sûr nourrit. Son salut touche toutes les dimensions de notre humanité et répond aux différents besoins de nos corps… J’aime aussi que Jésus parte de ce que les apôtres ont : cinq pains et deux poissons. Et la simplicité avec laquelle ensuite, il fait asseoir tout le monde par « tablées » et donne aux disciples les pains rompus pour qu’ils les distribuent.

Nourris par ce pain et ce vin, puissions-nous à notre tour rejoindre les hommes et les femmes de notre temps dans leur vie quotidienne et témoigner d’un Dieu qui sauve en se donnant. La tâche est immense tant les besoins sont nombreux, mais Dieu est là ! Courage…

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Viens Esprit créateur !

Solennité de la Pentecôte – Année C – 5 juin 2022

Jn 14, 15-16.23b-26

Viens, Esprit Saint, lumière de nos cœurs, Père des pauvres !
La Pentecôte est la fête de la plénitude de la vie : l’amour de Dieu se donne à tous par l’Esprit Saint répandu dans l’intime des coeurs. Depuis le matin de Pâques, les apparitions répétées du Christ ressuscité n’ont pas suffi à déverrouiller le cœur des disciples, ils demeurent enfermés dans le règne de la mort. En leur communiquant son propre Esprit de vie reçu du Père, le Christ les fait devenir témoins de la vie plus forte que la mort, Bonne Nouvelle destinée à toutes les nations.
Cinquante jours après Pâques, le don de l’Esprit-Saint vient accomplir l’Alliance Nouvelle scellée dans la mort et la résurrection de Jésus de Nazareth. Voici que le Souffle de Dieu, qui a présidé la création, se répand à profusion sur l’immensité du monde ! Désormais et jusqu’à la fin des temps chaque créature a libre accès auprès du Père, l’Esprit-Saint est un don de joie et de liberté.
Puissent les langues de feu donner à chacun et chacune d’entendre les merveilles de Dieu dans sa propre langue, pour en témoigner avec allégresse et assurance.

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Dieu Seul s’occupe du blessé.

7ème Dimanche de Pâques. Année C. 29 Mai 2022

Jn 17.20-26

On dit de deux personnes profondément liées qu’elles “ne font qu’un”. Jésus et son Père ne font qu’un. Mieux encore, ils sont Un. Nous rendons-nous compte de la portée de la prière de Jésus pour nous ? Être unis en Lui comme il l’est avec le Père !
Pourtant, dans certaines circonstances d’extrême violence, on peut en venir à haïr son prochain. Parfois, c’est vital ! En ce cas, aucune leçon de morale n’est de mise. Dieu Seul s’occupe du blessé.
Entendre l’évangile d’aujourd’hui, c’est nous adosser à la prière du Christ. Cette prière n’est pas à notre portée mais elle nous porte, au-delà de nous-mêmes, au-delà des affres du temps présent.
Une communauté chrétienne, comme celle que nous formons ici, n’a rien à offrir d’autre que l’amour de Dieu qui nous lie à la vie, à la mort.

 

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Solennité de l’Ascension -Année C- 26 mai 2022

Tuilage…

Lc 24, 46-53

Aujourd’hui nous entrons dans la célébration du mystère de l’Ascension du Seigneur. Les textes que la liturgie nous proposent opèrent comme un tuilage entre la fin de l’Évangile de Luc et le commencement des Actes des Apôtres : tome 1, tome 2 en quelque sorte.

Le mystère de l’Ascension forme avec celui de la Pentecôte un tuilage. Le Christ se retire auprès du Père, et l’Amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous est donné. C’est un unique mouvement, place est faite pour le don de Dieu : l’Esprit du Christ.

Nous sommes nous-mêmes invités à vivre, au cours de cette traditionnelle et capitale « retraite » d’Ascension-Pentecôte qui va s’ouvrir, quelque chose de ce tuilage. Que la force de Dieu anime une humanité nouvelle, réconciliée, éveillée, active.

Aujourd’hui, avec le Christ, prenons de la hauteur!

 

 

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4ème Dimanche de Pâques -Année C- 8 mai 2022

Dans la main du Père…

Jn 10, 27-30

Après s’être révélé comme la porte et le berger des brebis, Jésus est au Temple lors de la fête de la Dédicace. La tension monte : les Juifs l’encerclent et tout de suite après, ils ramasseront des pierres pour le lapider. Voici le contexte de l’évangile de ce dimanche. Jésus lui-même fait ici l’expérience d’être dans la main du Père. Et devant ses ennemis, son cœur « est sans crainte ».

Si l’Église nous fait méditer cet évangile au milieu du temps pascal, c’est sans doute pour nous fortifier dans la foi dans la victoire du Christ contre le mal.

« Personne ne les arrachera de ma main. (…) Personne ne peut les arracher de la main du Père. » Les termes sont forts. D’une part, nous sommes dans la main du Fils et du Père. Notre liberté n’est pas niée, attention. Cela veut juste dire qu’en tant que créature, nous sommes dans leur main, bénéficiant de leur amour et de leur protection. D’autre part, si personne ne peut nous en arracher, cela veut aussi dire que le mal aura beau déferler, ce lien d’amour demeurera, toujours.

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3ème dimanche de Pâques –Année C-  1er mai 2022 –

Va Pierre, passe devant nous!

Jn 21,1-19

Les disciples ont quitté Jérusalem, et leur pièce bouclée à double tour, avec au cœur la joie, la bonne nouvelle de la résurrection de Jésus. Mais ils sont toujours aussi pauvres, les mains aussi vides que leur filet. Ils n’ont rien à manger, comme les foules de Galilée qui avaient été rassasiées non loin de cette mer de Tibériade où ils pêchent maintenant.

Et voilà le Seigneur à l’aube, rien que pour eux, pour partager le pain et les poissons, ce pain qui permettra de reprendre la route.

Car, pour Pierre, il y a de nouveau une route à suivre derrière le Christ : “Viens, suis-moi” Non plus sur les chemins de Galilée, pas même en essayant de marcher à nouveau sur les eaux de cette mer. Mais “Viens, suis-moi” dans la vie donnée, la mort acceptée pour le Christ. Il le peut : il a goûté la miséricorde, il a en lui la Parole vivante, le pain de Vie.

Va Pierre, passe devant nous, guide-nous dans la suite du Christ. Avec toi nous redirons “Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime” “Seigneur, à qui irions-nous, tu as les paroles de la Vie éternelle!”

 

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2ème dimanche de Pâques C. Dimanche de la miséricorde.

Jn 20, 19-31

Pourquoi ?

Pourquoi Thomas, l’incrédule, a-t-il cru en la résurrection de Jésus ?
Il a eu ce qu’il a voulu. Jésus lui a présenté ses mains portant la marque des clous et son côté transpercé. Sans lui faire un sermon, il a accédé à sa demande impérative de voir et toucher. Mais l’a-t-il fait, notre Thomas ? L’évangile ne le précise pas. Cela n’a plus d’importance. Thomas voulait toucher mais c’est lui qui a été touché le premier. Transpercé par la lance de la miséricorde, son cœur s’est ouvert à la foi.
La Béatitude qui clôt l’évangile, nous est réservée, nous qui n’avons jamais vu Jésus “Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru !”
Seigneur, accorde-nous aujourd’hui de croire sur Parole, la Tienne.

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“Avançons-nous vers Lui !”

Dimanche des Rameaux – Année C

10 avril 2022

Lc 19, 28-40

La foi, dit l’épître aux Hébreux, est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître les réalités qu’on ne voit pas. Pour s’avancer vers Dieu, il faut croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent (He 10,1 sq).

Nous entrons ce soir dans les célébrations de la Grande Semaine – la Semaine Sainte. Rameaux à la main, comme autrefois les habitants de Jérusalem, nous allons nous avancer vers le Christ, prêts à recevoir de lui la grâce et la vérité.

S’avancer vers lui, s’avancer avec lui au-devant de la mort, sans légèreté ni insolemment, car elle nous écrase, aujourd’hui encore. Et cependant, oui, nous le croyons, sur le bois de la Croix s’est jouée une fois pour toutes et en notre nom la remise de soi entre les mains du Père. Cela, le Christ l’a accompli pour nous, dans la force et la douceur de son Esprit : la vérité de l’amour.

 

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Va !

5ème Dimanche de Carême – Année C

3 avril 2022

Jn 8, 1-11

Le récit de la femme adultère, avec la mention du mont des oliviers nous conduit vers le procès de Jésus et sa crucifixion. Exposée au vu de tous, la femme prise en flagrant délit d’adultère n’est que prétexte pour tendre un piège à Jésus. En dépit des apparences, il est l’accusé principal des scribes et des pharisiens.

En gardant le silence et en s’abaissant pour tracer des mots indéchiffrables, Jésus refuse de se mesurer à la Loi de Moïse. Il déplace la question de ses accusateurs, et par une sentence il met à jour leur mensonge et leur hypocrisie: “Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre”. Les voilà renvoyés à leur propre vie, ils sont pris à leur tour en flagrant délit d’injustice, ils se retirent l’un après l’autre. Jésus reste seul en face de la femme et lui adresse une parole de salut. Contre toute attente, elle est la bénéficiaire privilégiée de la miséricorde divine et sa vie est propulsée en avant : “Va, et désormais ne pèche plus !”

Jésus prend sur lui la condamnation de cette femme, comme il portera et emportera les péchés du monde sur la croix. Dans l’attente de l’aube pascale, offrons-lui tout ce qui n’est pas amour véritable en nous.

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Un cœur de Père

4ème Dimanche de Carême – Année C

27 mars 2022

Lc 15, 1-3.11-32

Face à l’accueil que Jésus réserve aux pécheurs, les pharisiens et les scribes murmurent. Jésus s’adresse à eux avec une parabole : « Un homme avait deux fils… » Nous connaissons trop bien cette histoire tant elle peut faire écho à nos vies, nos histoires familiales, communautaires. N’est-il pas normal que le fils aîné vive comme injuste l’accueil que le père réserve à son jeune frère ? Nous sentons bien l’impasse dans laquelle nous sommes si nous raisonnons uniquement à vues humaines. Mais Jésus nous révèle la grandeur infinie de l’amour du Père pour chacun de ses enfants.

Il est le fils aîné, premier-né d’une multitude de frères. Il est Celui en qui la Parole du Père s’accomplit : « Tout ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à moi. » Il n’a qu’un désir : « Que tous soient un »  comme il ne fait qu’un avec son Père. Puissions-nous nous reconnaître pécheurs et accueillir humblement le salut gratuit que le Père nous offre en son Fils. Goûtons à la joie du ciel pour un seul pécheur qui revient à la vie !

 

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Annonciation du Seigneur à Marie

« Grandes, merveilleuses sont tes œuvres, Seigneur, O Roi des nations ! »
Aux yeux du monde, tes œuvres semblent bien petites et même insignifiantes :
– un embryon dans le sein de sa mère,
– une toute jeune fille enceinte,
– dans un village perdu de Galilée…
Mais aux yeux de la foi, c’est tout autre chose :
– Dieu, le Créateur du monde, prend notre chair, descend, se fait tout petit, ô combien vulnérable en ce lieu caché de tous. Ainsi, Il ne dédaigne pas notre nature avec ses limites et ses contraintes pour nous rejoindre et nous sauver.
– Dieu vient – Il est là au milieu de nous et une seule créature est informée pour le moment : Marie. « Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ». Il lui est même demandé de participer à ce grand mystère.
– Marie, figure de l’Église, appelée à porter Dieu au monde. Marie peut se réjouir : « Tressaille d’allégresse fille de Sion » et nous aussi nous pouvons dire : « Grandes, merveilleuses sont tes œuvres, Seigneur, O Roi des nations ! » Tu es là Dieu-avec-nous !

 

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ANNIVERSAIRE DE LA DÉDICACE DE L’ÉGLISE DE CHALAIS

Dans l’émerveillement et la gratitude, nous célébrons l’anniversaire de la dédicace de l’église de Chalais. Le 22 mars 1101, avait lieu la consécration de cet édifice de pierres, construit avec tant d’harmonie et de sobriété par les moines chalaisiens.
Depuis plus de neuf siècles, des frères et des sœurs ont voué leur vie au Dieu de Jésus-Christ, et laissent monter leur louange et leur supplication dans la patience de la foi, jour après jour, sous cette clef de voûte polychrome. L’inscription autour de l’Agneau pascal est la suivante : « Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde, donne-nous la paix. » Cette prière est la nôtre, aujourd’hui encore.

Dans le silence de la Chartreuse, Notre Dame de Chalais est appelée à être une demeure de paix pour la multitude, toute tendue vers la Jérusalem céleste, “ville où tout ensemble ne font qu’un” (Ps 121).

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Urgence à nous convertir !!

Lc 13, 1-9

Le 3ème Dimanche de Carême pourrait être appelé le «dimanche de la mi- pente» car nous sommes déjà loin de l’enthousiasme du départ et encore loin de l’arrivée qu’est la fête de Pâques.
L’évangile de ce dimanche peut nous secouer sérieusement, si nous sommes
tentés de rebrousser chemin ou de ralentir le rythme de nos efforts,.

Jésus, en effet, nous prévient:
nous ne sommes pas moins pêcheurs que les autres.

Et Il ajoute «si vous ne vous convertissez pas vous périrez comme eux».

Il y a urgence à nous convertir!!

Mais, dans la parabole du figuier, à l’urgence de la conversion
répond la patience inépuisable de Dieu.
N’épuisons pas en vain le sol de nos vies trop courtes.
Laissons le Seigneur bêcher notre cœur , secouer le fumier qui s’y trouve et l’arroser de sa grâce et des larmes de notre repentir.

Sa gloire c’est que nous portions beaucoup de fruits.

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Montagne de la Transfiguration

Lc 9,28b-36

Après la montagne du combat spirituel, nous voici arrivés ce dimanche à une autre montagne pour recevoir l’encouragement dans le mystère de la Transfiguration. Qu’y voyons-nous ?

Nous y découvrons d’abord que Dieu est bien présente dans la chair de Jésus. C’est dire l’importance que Dieu porte à notre corporéité, à notre humanité. Oui, Jésus « transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux ».(phil 3) Nul ne peut prétendre à faire des hommes de la chair à canon, même pas Mr Poutin !

En ce temps où le vent de la guerre souffle, faisons comme Pierre, Jacques et Jean : laissons-nous attirer par Jésus à l’écart sur la montagne. Pierre vient de le reconnaître comme le Messie, et le Père révèle qu’il est son Fils, un Fils qui va vivre son « Exode » pour nous sauver. C’est lui, Jésus, notre Lumière, par sa Parole et par ses actes, lui qui, à l’heure de la souffrance et de la mort, s’est arc bouté au Père.

La Transfiguration nous rappelle que notre avenir, c’est Dieu le Père. Là dans ce monde nouveau, Il essuiera toute larme, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur. Voilà l’horizon ! Là nous lui rendrons pleinement grâce de nous avoir ainsi conduits.

N’ayons pas peur et ne nous décourageons pas ! Jésus est avec nous. Il nous fera passer de ce monde au Père. Marchons avec lui !

 

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La grande épreuve du désert

Premier Dimanche de Carême. 6Mars 2022.

Luc 4, 1-11

Le premier dimanche de Carême, c’est la grande épreuve du désert. Selon saint Matthieu, Jésus s’affronte à trois tentations qui n’en font qu’une : vivre sans le Père.
La tentation pour nous, c’est le ver dans le fruit, l’irrésistible désir de s’affranchir de la source, de ne rien devoir à Celui de qui tout vient, de s’emparer du don de Dieu au lieu de le recevoir de sa main.
Le ver qui nous ronge, ce péché “originel”, n’a aucun pouvoir sur le Christ. Il en sent la morsure mais n’est pas empoisonné. S’il nous rejoint jusque là, c’est pour nous “délivrer du mal”. Enfin arrachés à l’auto-esclavage, nous découvrons la vraie liberté des enfants de Dieu.
Avec le Christ, nous sommes équipés pour combattre le “bon combat”. Non pas un combat d’idées mais un combat à la vie à la mort, en ce lieu caché où notre âme rétive résiste à l’amour : “je ne servirai pas”. Le “oui” du Serviteur est l’antidote à ce poison. “Que ta volonté soit faite”.

 

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Aimer, mais à quel coût ?

Lc  6, 27-38

« Aimez vos ennemis, …, A celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. »

En lisant l’évangile de ce dimanche nous nous disons sans doute d’abord qu’il ne faut pas le mettre en pratique de manière trop littérale. Mais est-ce suffisant ?

Si nous prêtons une oreille attentive à l’appel du Christ, sa question est simple : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, que faîtes-vous d’extraordinaire ? » La perspective est renversée. Jésus nous appelle à élargir notre cœur, à aimer tout homme, y compris lorsque cela nous coûte. Et au fond, n’est-ce pas le désir profond qui nous habite ?

Avec une légère ironie, qui révèle sa bonne connaissance du cœur humain, Jésus parle de « mériter une reconnaissance ». Nous faisons tous l’expérience d’aimer pour pouvoir être aimé en retour. Le Christ nous fait découvrir l’amour libérateur de son Père, qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons. Si nous accueillons cet amour, si nous consentons à devenir fils et filles de Dieu, alors nous pourrons aimer en vérité, même nos ennemis.

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Embarqué au grand large !

5ème Dimanche du TO Année C

Lc 5, 1-11

Aujourd’hui, Jésus est sorti de la synagogue, il prêche en plein air. La foule est massée autour de lui, buvant ses paroles. Quant à Simon, il se laisse embarquer, au grand large. C’est ce qui nous est proposé en ce dimanche, le premier jour de la semaine, qui sera peut-être notre premier jour, celui où tout commence.
Oui, Simon-Pierre est littéralement embarqué dans son propre esquif que Jésus a réquisitionné. La nuit a été longue, les filets sont vides. Contre toute logique humaine, il fait ce que Jésus lui dit et s’avance en haute mer. L’acte de foi précède le miracle de la surabondance, Simon croit en Jésus sur parole, sans preuve.
Le don surpasse tout désir, toute espérance. Comme Isaïe dans la splendeur du Temple, Pierre, tombe à genoux dans l’humilité de sa vie quotidienne. Dieu était là !
Les filets débordent de poissons, les cœurs débordent de reconnaissance. Nous sommes appelés, aujourd’hui.

 

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Echec à Nazareth !

Dimanche 30 Janvier 2022

Lc  4, 21-30

Jésus n’est pas reçu dans son pays d’origine. Ses compatriotes le connaissent trop, ou croient le connaître. Ils ne sont pas prêts à entendre ses paroles de grâce, car elles les dérangent: “Mais pour qui se prend-il ce fils de Joseph ?” A la synagogue, on passe très vite de l’admiration à la colère et au rejet. Difficile d’entendre que Jésus a une autre origine que celle de Nazareth.

Rien d’étonnant pour lui : les prophètes qui l’ont précédé en Israël ont subi le même sort, Elie et Elisée sont allés prodiguer la miséricorde divine en terre étrangère. Jésus fait de même. Il passe son chemin, la haine et la mort n’ont pas de pouvoir sur lui. La violence des siens peut bien se déchaîner, il en est vainqueur par l’innocence et l’amour.

Ainsi le drame de Nazareth annonce déjà celui de la Passion. Mais la croix n’est pas le dernier mot de l’histoire, il y a la victoire pascale. Elle est la signature d’amour du Père pour son Fils, envoyé pour sauver tous les hommes. Jésus n’est la propriété de personne, il est la Sagesse vivante offerte à tous.

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Excellent Théophile !

Dimanche 23 Janvier 2022

Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21

Excellent Théophile,
(aimé de Dieu et aimant Dieu)
Les fêtes de Noël t’ont parlé des origines de Jésus.
Elles t’ont manifesté qu’Il est bien le Fils de Marie et le Fils de Dieu, homme et Dieu.
L’archange Gabriel l’a attesté ;
Le Père, au baptême, l’a dit couvrant son Fils de l’Esprit et l’envoyant en mission ;
le diable lui-même, défait avec ses tentations au désert, y a goûté…

Et la semaine dernière le récit des noces de Cana t’expliquaient que Jésus est venu conclure des noces avec l’humanité, avec toi.

Alors aujourd’hui, à Nazareth, que découvres-tu de Jésus, de sa mission ?
Il est bien le Messie-Roi, l’Oint de Dieu annoncé par les Prophètes. Oui !
Il est celui qui vient pour donner
l’espérance aux pauvres,
la lumière aux aveugles,
la libération aux opprimés,
et la bénédiction de Dieu à ceux qui voudront bien la recevoir.

Aujourd’hui, entends-le, tout cela est pour toi si tu sais reconnaître que tu es pauvre, aveugle et nu.
N’attends pas ! Le Seigneur est à ta porte et il frappe. Lui t’attend pour te combler au-delà de tout ce que tu peux imaginer.
Alors la Parole faite chair pourra s’écrire dans ta vie et dans celle de ceux qui t’entoure.
Ouvre-lui !

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La joie des noces !

Dimanche 16 Janvier 2022

Jn, 2, 1-11

Pour ce retour au temps ordinaire, l’évangile nous emmène… aux noces. Cela nous dit déjà qu’avec le Christ, le quotidien de nos vies humaines, le plus ordinaire soit-il, est appelé à devenir le temps de l’alliance de Dieu avec chacun de nous. Par ce symbole des noces, la Parole de Dieu souligne que cette alliance est source de joie et d’une joie surabondante.

Et pour que cette joie advienne, tout est prévu. La mère de Jésus est là, attentive aux besoins des convives : « ils n’ont pas de vin ! ». Elle ne doute pas un instant que son Fils va agir. « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. », dit-elle aux serviteurs. Pas le temps de s’attarder sur la réponse bien sèche de Jésus. L’urgence est que la noce soit réussie et que personne ne s’aperçoive de rien, surtout pas le maître du repas. Pourtant, n’était-ce pas lui qui, normalement, aurait dû veiller à ce que les convives ne manquent de rien ? Et l’évangéliste st Jean va jusqu’à nous préciser qu’il ne savait pas d’où venait le vin ! Cela nous rappelle que Dieu seul pourvoit et qu’Il veille, sans se lasser, sur son alliance avec l’humanité.

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Baptême du Christ

Dimanche 9 Janvier 2022

Lc 3, 15-16.21-22

Qui est qui ? On les confond, Jean et Jésus. Jean met les choses en place : C’est Jésus le plus fort ! C’est la pure vérité. Jean, le plus grand des prophètes n’arrive pas à la cheville de Jésus, pas question qu’il dénoue ses sandales, comme le ferait un esclave.
Pourquoi Jésus plonge-t-il dans le même bain que nous ? Pourquoi est-il parmi nous comme un poisson dans l’eau ? Parce qu’il est l’un des nôtres. Il s’est enfoncé dans nos eaux boueuses pour les purifier et nous donner la vie, une vie frétillante et heureuse, une vie ressuscitée.
Le ciel se déchire alors que Jésus prie car « la prière du pauvre traverse les nuées » (Ben Sira, 35). Vol de colombe, vent de l’Esprit, Voix du Père : « Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé». Il est Fils de Dieu, ce fils de l’homme. En même temps qu’à lui, c’est à nous, enfants bien-aimés de Dieu, que le Père s’adresse. En nous comme en lui, Dieu trouve sa joie et nous la donne.

 

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Epiphanie

Dimanche 2 Janvier 2022

Mt 2, 1-12

Les mages… combien sont-ils ? Qui sont-ils ? On a dit 2, 3, 4 ou 8 rois, ou 12 sages. On fixera à 3 d’après leurs cadeaux (l’or, l’encens, la myrrhe), ou bien parce que depuis les jours de Noé, l’humanité se divise en trois branches (les fils de Sem, les fils de Cham, les fils de Japhet). Comme ils viennent de loin, il y a le Perse, l’Indien, l’Arabe, ou l’Éthiopien : Gaspard, Melchior et Balthazar. Ils ont affaire avec les grands, puisqu’ils sont reçus par Hérode le méchant.
Avec les distances, leur image se brouille, comme on passe d’une langue à l’autre. Ainsi vous pensez peut-être qu’ils sont d’habiles magiciens, ou de futiles astrologues ? En iranien, le mot magus veut dire « prêtre » ; en grec, il ne signifie plus que « sorcier, charlatan ». Pourquoi pas « marchand de tapis » ?
Non ! Les mages sont au contraire le symbole et la fine fleur de la culture d’Orient. Leur autorité est conjonction de science et de religion, agesse. Par leurs calculs, du haut de leurs tours qui montent jusqu’au ciel, ils ont appris à lire dans le sillage des astres. Ce n’est pas par hasard qu’une étoile les a mis en route vers Bethléem. Ils ont cru, à ce signe, qu’ils trouveraient du nouveau. Un mot les ancre dans l’Évangile : Épiphanie.
Épiphanie. Manifestation. Révélation. Ce mot est le plus beau des mots de la terre. Apparaître : tout le contraire du paraître. Comme une étoile qui commence à luire dans un ciel de nuit, l’Enfant est apparu dans la crèche. Il reçoit notre prosternation.

 

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Nativité 2021 – année C

Dieu ne met pas les éléments dans les bonnes cases…

Dieu ne met pas les éléments dans les bonnes cases… un peu comme un enfant qui tente de mettre un cube dans un trou rond, ou plutôt un gros cube dans un tout petit trou !

Dieu, Créateur de tout, se fait créature,
le tout-puissant devient nouveau-né,
l’éternel se fait temporel,
l’immuable, l’impassible, se fait vulnérable et mortel ;

une jeune fille d’un petit village retiré de Galilée consent à porter Dieu en elle,
les premiers qui reçoivent l’annonce de la naissance et adorent sont les bergers, gens peu recommandables vivant hors de la ville,
les riches, bénis de Dieu selon l’Ancien Testament, finiront les mains vides,
et les pauvres et humbles auront les mains pleines,
Jésus, Dieu, Prince de la paix, finira abandonné de tous, mourant sur une croix…

Scandale pour toute personne qui réfléchit, folie de Dieu.

Mais fallait-il que Dieu aille jusque là pour sauver l’humanité ?
Dieu étant tout-puissant, il semble qu’un claquement de doigts aurait suffit !
Mais tout cela faisait et fait encore partie du plan de Dieu, de son dessein pour nous sauver.
Si Dieu s’incarne, devient l’un de nous, c’est :
– parce qu’il nous aime, et veut nous sauver à tout prix, « quoi qu’il lui en coûte » et ce coût est exorbitant… mais grâce à sa naissance, sa vie, sa Passion, sa résurrection, nous croyons que la souffrance, la trahison, la haine, la solitude, la mort n’ont pas et n’auront plus jamais le dernier mot ;
– et parce qu’il nous respecte tels qu’il nous a créés, libres : il nous propose un chemin de salut dans la foi, l’espérance et la charité ; croire qu’il est Dieu, Père, Fils et Esprit ; vivre de lui, Amour, et aimer sa création ; espérer avec patience son retour et pouvoir le contempler.

Laissons-nous éclairer par la lumière véritable qui illumine les ténèbres du péché et de la mort,
reconnaissons le Créateur de tout, dans cet homme qui ressemble à tout le monde,
recevons celui qui est chez lui partout, mais ne s’impose pas et attend qu’on l’invite,
croyons en son nom, Jésus, Christ, fils de l’homme, fils de Marie, Fils de Dieu, Seigneur, Sauveur,
ainsi, nous naissons de Dieu et devenons enfants de Dieu par grâce,

Ainsi : « à tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu,
eux qui croient en son nom.
    Ils ne sont pas nés du sang,
ni d’une volonté charnelle,
ni d’une volonté d’homme :
ils sont nés de Dieu. » (Jn 1, 14)

 

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Dieu a visité son peuple

4ème dimanche de l’Avent – Année C

Lc 1, 39-45

Deux femmes enceintes se visitent : l’une âgée et l’autre toute jeune et pas encore mariée. Tout un symbole, où la vie jaillissante ne semble arrêtée par aucun obstacle ! Mais à quelques jours de  Noël, ce qui nous est donné à contempler est surtout le mystère d’un Dieu qui vient visiter notre humanité. Cette visite pourrait passer inaperçue, comme le mouvement de l’enfant dans le ventre de sa mère. Il y a quelque chose d’intime, de discret dans cette visite de Dieu à chaque homme. Et pourtant, remplie de l’Esprit Saint, Elisabeth clame haut et fort sa joie, elle témoigne ainsi de la puissance du salut de Dieu qui est en train d’advenir pour elle mais également pour tout son peuple.

Tout est en germe, en gestation, mais le don de Dieu est là. Si nous savons l’accueillir, nous ne pourrons que nous émerveiller en reprenant les mots d’Elisabeth : « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »

Ce que le Seigneur a accompli il y a plus de deux mille ans en Palestine, Dieu peut l’accomplir en nos vies aujourd’hui. Le croyons-nous vraiment ?

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“Il vient, celui qui est plus fort que moi.”

3ème dimanche de l’Avent – Année C

Lc 3, 10-18

Si on en croit Jean-Baptiste dans l’Évangile de ce 3ème dimanche de l’Avent : vivre dans la justice est une bonne façon de se préparer à accueillir le Messie. Cela n’avait rien d’original pour un prophète, mais quand il s’agit d’accueillir Dieu lui-même, cela change la perspective.

Cela doit-il nous faire peur ? Oui, si nous écoutons le Précurseur.

Pourtant, là, vraisemblablement, il n’avait pas toute la lumière. Il est vrai que la venue d’un plus fort était imminente mais Jean-Baptiste ne pouvait imaginer comment se déploierait toute la puissance de Dieu en notre humanité.
Non, le Fort n’anéantirait pas ses ennemis. Il se laisserait même tuer par eux. Il accepterait ainsi, par amour pour nous, l’extrême faiblesse pour recevoir la force de la résurrection.
Oui, le Fort est venu et a accompli sa mission par le chemin de la faiblesse et de l’anéantissement. « Ma force se déploie dans ta faiblesse. »

Pas facile d’entendre que c’est notre chemin à nous aussi chrétiens en Église.

Peut-être cela sera-t-il plus facile en regardant la Vierge Marie – en la priant – elle, la toute petite qui a su suivre son Dieu et son Fils en son abaissement.

Alors, en quoi consiste la joie de ce dimanche, direz-vous ? Eh, bien c’est celle des petits qui savent tout attendre de Dieu jusqu’à l’impensable : Dieu, là avec nous, bébé dans une crèche entre l’âne et le bœuf.

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Préparez le chemin du Seigneur !

2ème dimanche de l’Avent – Année C

Lc 3, 1-6

Serait-ce une immense pièce de théâtre qui se prépare ?
En ouvrant l’évangile de Luc tout se met en place : Les lieux : la Judée, la Galilée, l’Iturée et la Traconitide et même l’Abilène, avec leurs chefs respectifs , de l’empereur Tibère César aux grands-Prêtres Hanne et Caïphe . Tous les hommes de pouvoir sont bien là. dans leur solidité, leur avidité, leurs calculs… mais en bordure du lieu principal qui lui, est … un désert !
Tout est statique, figé dans l’habitude des grands de ce monde, immuable dans sa force…alors quelque chose ébranle le désert : une voix, une simple voix, la voix de Jean le prophète : sa Parole vibre, traverse la région, et réveille ceux qui l’entendent : « préparez le chemin du Seigneur ». Attention aux bousculades !
Les sentiers tordus des idées stériles seront redressés, les ravins des « fake news »et des chutes attendues seront comblés, les montagnes des orgueilleux seront rabotées… et tout être vivant verra le Dieu qui sauve les humbles.
Ne manquons pas ce qui va se jouer avec nous, et pour nous : c’est le temps de l’Avent et nous préparons la venue du Seigneur dans notre monde, aujourd’hui.