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15ème Dimanche du TO B

Fr Franck Guyen op

Mc 6. 7-13

Savez-vous nager ?

Mes amis, savez-vous nager ?
Rappelez-vous : vous avez appris à nager dans le petit bassin de la piscine avec le maître-nageur, un de vos parents peut-être. Et à un moment donné, le maître-nageur vous a emmené dans le grand bassin. L’eau était plus sombre, plus froide, et vous n’aviez pas forcément pied. Vous avez pris peur et vous vous êtes agrippé au bord de la piscine.
Et puis à un moment donné, vous avez lâché prise et vous avez découvert que vous saviez nager et que ce n’était pas grave si vous n’aviez pas pied : en vous allongeant tranquillement sur l’eau, en faisant les mouvements que vous aviez appris de votre maître-nageur, vous vous êtes aperçu que l’eau vous portait et que vous flottiez.
Peut-être à certains moments vous avez bu la tasse et vite, vous êtes retourné vers le bord de la piscine. Mais petit à petit vous avez appris à vous faire confiance, à faire confiance au maître-nageur qui vous a appris les gestes de la natation, à faire confiance à la capacité de l’eau à vous porter.
Alors vous vous êtes libéré de votre peur de couler, et vous avez pu nager en tous sens, vous aventurer en eau profonde, plonger du haut des plots, et même nager sous l’eau. Et vous avez été fier de vous, et vous avez rempli de fierté votre maître-nageur.
***
C’est un peu la même chose pour les apôtres. Ils apprennent de Jésus l’art de vivre dans l’Esprit de Dieu, ils apprennent à avoir confiance en la providence divine et en la bonté des hommes : ils apprennent à lâcher leurs sécurités, ils deviennent désencombrés de leurs inquiétudes : que vais-je manger, que vais-je boire, comment vais-je m’habiller ?
Ils n’ont plus peur, ils sont libres, disponibles au souffle de Dieu et à ces inconnus qu’ils vont rencontrer sur une route aux détours inattendus. Et à leur tour, ils apprendront aux hommes à faire confiance à Dieu qui vient nous libérer.
En réalité, on peut penser que leur mission sera remplie de succès, car les villages ont certainement voulu les garder pour leur parole de feu, et aussi sans doute pour les guérisons qu’ils opéraient. Mais comme Jésus à Capharnaüm, ils se sont arrachés à ceux qui voulaient les retenir.
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Ma conclusion. La vie du disciple du Christ, ce serait un peu comme cela : apprendre du Maître comment vivre de Dieu toujours plus – passer du petit bassin au grand bassin, en attendant de rejoindre la mer.