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Fête de la Saint Famille B 2021

Fr Denis Bissuel op

Lc 2. 22.39-40

Nous avons demandé dans notre prière d’entrée : « tu as voulu seigneur que la Sainte Famille nous soit donnée en exemple. Accorde-nous de pratiquer, comme elle, les vertus familiales et d’être unis par les liens de ton amour. »
En cette fête de la Sainte Famille, la première personne qui nous est présentée, et avec insistance dans les deux premières lectures, est Abraham, le premier ancêtre de Jésus dans la longue généalogie de l’évangile selon saint Mathieu : Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham. Jésus s’inscrit dans cette histoire, cette lignée humaine. Abraham avec qui Dieu a voulu entrer en relation, qu’il a appelé. Abraham est parti sur un simple appel de Dieu, sans savoir où il allait. Abraham à qui Dieu promit une descendance aussi nombreuse que les étoiles, et qui crut en la promesse.
Abraham eut foi dans le Seigneur. C’est grâce à la foi qu’il partit, renchérit la lettre aux Hébreux. On n’a pas foi en l’air, pas plus qu’on ne croit, par exemple qu’il va neiger cet après-midi, mais on croit en quelqu’un, ce qui crée un lien très fort entre deux personnes. Dieu est venu chercher Abraham pour entrer en Alliance avec lui et avec sa descendance.
Et le Seigneur estima qu’il était juste, justifié, c’est-à-dire ajusté au projet de Dieu sur lui et sur l’humanité, ou encore mis à sa juste en place, ‘remis en place’. La foi en quelque sorte nous ajuste, nous met à notre juste place.
Voilà bien l’essentiel. C’est ce qui caractérise sûrement les membres de cette famille que nous célébrons aujourd’hui, elle est profondément habitée par la foi, d’une grande humilité devant le mystère étonnant et merveilleux qui les dépasse, comme il nous dépasse nous-mêmes.
A lire et relire l’Evangile d’aujourd’hui, on se demande qui sont en fait les personnages principaux. Car les parents de Jésus n’ouvrent pas la bouche, ils n’ont aucune réaction particulière sinon leur étonnement de ce que l’on dit de leur enfant. On aurait envie de leur demander : mais qu’est-ce que vous en pensez ? Dites-nous quelque chose. Rien. Ils accomplissent simplement ce qui est prescrit par la Loi, ils vont présenter leur enfant au Temple, offrir le sacrifice prévu, les deux petits pigeons, et puis s’en retournent chez eux à Nazareth.
Ce ne sont pas les parents de Jésus qui vont parler mais un autre ‘couple’, un homme et une femme : Syméon et Anne. Syméon, poussé par l’Esprit, a vu en l’enfant qu’il reçut dans ses bras le salut, notre salut, préparé à la face des peuples, la lumière révélée à tous. Voir, avec les yeux de la foi, qu’en Jésus Dieu vient nous sauver, nous libérer de l’antique serpent, du père du mensonge qui a fait tant de mal à Adam et Eve, le couple des origines. Syméon voit aussi ce que va coûter ce salut, quand il dit à Marie : et toi, ton âme sera traversée d’un glaive, faisant référence à la Passion que Jésus, son enfant, va endurer.
Et il y a aussi dans le Temple Anne, la prophétesse. Elle parle de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem, c’est-à-dire la libération de tout le peuple.
Grâce à Jésus le Christ, le Messie de Dieu, nous sommes nous aussi délivrés de l’antique péché. C’est étonnant, mystérieux, merveilleux !
C’est la présence de Dieu, incarnée en Jésus Christ notre Sauveur, accueillie dans la foi par ses parents humains, qui rend sainte la famille que nous célébrons aujourd’hui. Marie a cru en la parole de l’ange. Joseph, qui était juste, la prit chez lui comme épouse. Ils sont là, entourant Jésus, et ils nous le présentent pour que nous l’accueillions nous aussi.
Et nous avons vu de nos yeux le Verbe de vie. Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous. A tous ceux qui croient, il donne pouvoir de devenir enfants de Dieu. C’est la transformation qu’apporte la Sainte Famille pour nos familles.
A nous d’accueillir Jésus dans la foi, avec tout ce que cela comporte d’engagement, de fidélité, de partage, d’amour, de charité.
« Tu as voulu seigneur que la Sainte Famille nous soit donnée en exemple. Accorde-nous de pratiquer, comme elle, les vertus familiales et d’être unis par les liens de ton amour. »