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Jeudi 22ème semaine To

Fr André Descôteaux op

6 septembre 2018

Lc 5. 1-11

Dans le cadre de sa visite canonique de ma Province effectuée en mai 2017, le Maître de l’Ordre, le frère Bruno, lors de sa rencontre avec le Conseil de formation, nous a incités à ne pas nous laisser décourager par le petit nombre de candidats qui frappent à la porte de notre noviciat, mais à demeurer proactifs dans la promotion de l’Ordre. Résumant la pensée de mes confrères, je lui ai dit, comme l’apôtre Pierre ce matin: « nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ». Toujours comme Pierre, nous avons pris au sérieux sa demande. Je viens de lire dans les Actes du dernier chapitre provincial des mesures qui vont dans ce sens.

Car il y va non seulement de l’avenir de ma Province, mais du projet évangélique de la prédication, du projet même de Dieu. Certes, dans une perspective plus large, la situation de l’Église peut sembler décourageante. « Nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre. » Pourtant le Seigneur est clair : « jetez vos filets pour la pêche ». Ne lâchez pas!

Le projet de Dieu est sans équivoque : il veut rassembler dans l’unité ses enfants dispersés. Il veut que chacun ait en partage sa vie et que chacun découvre qui il est : un Père tout aimant et miséricordieux pour que, dès maintenant, leur vie soit transformée par une espérance et un amour qui changent tout.

Le philosophe français Denis Moreau, dans son livre « Comment peut-on être catholique » qui est devenu un best-seller, commentant le pari de Pascal, écrit : « Je prétends quant à moi que le pari sur la résurrection du Christ comprise comme victoire sur la mort constitue une puissance de transformation de la vie actuelle, qui engage dans une amélioration de l’existence présente. » ‘Que vont devenir les pécheurs?’, non seulement dans l’au-delà, mais maintenant!

Ainsi, Pierre, désormais, ce sont des hommes que tu prendras. Maintenant que tu commences à comprendre qui je suis, maintenant que tu commences à te laisser saisir par moi, désormais invite tes frères et tes sœurs à prendre le même chemin que toi, pour qu’ils me suivent, qu’ils deviennent tes compagnons de route. Comme toi, ils ne comprendront pas tout de suite, leurs pensées seront quelques fois bien éloignées des miennes, ils pourront éventuellement me renier, mais comme toi, un jour, ils seront capables de me dire « à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle? et même « Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t’aime ».

Pierre, je te le demande lance le filet non pour embrigader, non pour que tu deviennes un gourou, mais lance le filet pour que, dans la liberté, plusieurs me découvrent et goûtent à la joie qui t’habite.

Rempliront-ils les églises? Ce n’est pas ton affaire. C’est entre eux et moi. Toi, laisse-toi conduire par mon Esprit et partage le pain de la vie et la coupe du salut. Amen.