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13ème Dimanche du TO B

Fr Rémy Bergeret op Montpellier

Mc 5. 21-43

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Dans les deux récits de guérison, il y a expérience de foi, événement de foi. Il s’agit d’abord de Jaïre qui manifeste sa confiance en Jésus, y compris lorsqu’on lui annonce la mort de son enfant. Jésus l’encourage d’ailleurs : « Ne crains pas, crois seulement ».. A noter que Jésus va accomplir le miracle avec trois compagnons précis, son équipe restreinte, la même qui sera témoin de la Transfiguration, à savoir Pierre, Jacques et Jean. Dans les apparences , tout va se réaliser selon un jeu de mots : être mort ou dormir, das les deux cas la position couchée, étendue.
Jé sus peut alors exercer sa puissance de Résurrection : être dans la position debout, vivant, Jeune fille, lève toi ! Et pour que le miracle soit complet, Jésus la réintroduit dans le tissu social, le réseau familial en leur disant de la faire manger.Elle a douze ans, elle est majeure, elle retrouve sa place entière dans la communauté. Ceci dépasse une réparation physique ou une restauration technique, cela participe du Salut, opéré par le Christ.
Quant à la deuxième guérison, enchassée dans la première – la femme hémoroïsse-, la maladie paraît moins grave mais elle conduit à la mort, à court terme. La démarche de la femme procède de la même confiance absolue que Jaïre. A une différence près, un geste un peu fétichiste, magique. Elle ne peut voir Jésus ni lui parler, elle se contentera de toucher son manteau. Mais ce geste n’est pas neutre, il a mis en jeu une énergie, que la femme ressent, que Jésus ressent aussi. Avec les conséquences que l’on sait : cette maladie rendait la femme impure et l’excluait de la société. Guérie, la voilà réintégrée.
Dans les deux cas, nous avons à faire à des coeurs purs -Jaïre et la femme- qui seuls peuvent voir Dieu. L’Evangile met aussi en situation deux femmes d’âge différent(12 ans et l’âge mûr). Ainsi la puissance de salut de Jésus n’a pas de frontière ni de limite.
Quelle leçon retenir de ces deux guérisons proprement stupéfiantes ? Que Jésus les a accomplies volontiers parce qu’Il a rencontré des gens de foi. Alors que nous le savons, ailleurs, Il n’a pas pu accomplir de miracle à cause du man que de foi des gens. A ce titre, Jésus n’est pas un vulgaire thaumaturge, Il est le Verbe incarné, Dieu en personne qui communique sa puissance de Vie et fait participer à sa divinité. C’est tout un ensemble qui se manifeste, l’histoire du salut et sur ce point une guérison ne diffère pas d’une multiplication des pains ou de la marche sur les eaux.

Aux disciples qui se poseront sans cesse la question « Qui est-Il donc ? », Jésus répond par des gestes simples qui révèlent son identité . Deux mille ans après, nous ne sommes pas dispensés de cette démarche. A nous qui sommes déjà croyants, il est demandé d’approfondir toujours plus le Mystère du Christ, par le moyen, avec le secours du Saint Esprit, Amen.