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Solennité de la Pentecôte 2018 B

Fr Pascal Marin op La Tourette

20 Mai 2018

Jn 15, 26-27 ; 16, 12-15

Nous nous sommes rassemblés
en cette fête de Pentecôte
pour célébrer le Saint-Esprit.

Nous avons demandé à Dieu
dans la prière d’ouverture :

“répands les dons du Saint-Esprit
sur l’immensité du monde”.

Mais il est à parier,
que même pour les plus fervents d’entre nous,

et même si nous avons pris de la hauteur pour venir
dans cette montagne de Chalais,

aucun de nous ne s’attend à ce qu’ait
lieu un événement spectaculaire du style
de celui que nous rapportent les Actes des Apôtres.

Violent coup de vent,
signes de feu,
don des langues.

Mais d’ailleurs les disciples eux ne s’attendaient pas
à vivre une telle expérience

Le saint Esprit dans ses manifestations est imprévisible.
Il fait événement,
il déroute,
il surprend.

Et puis l’Esprit a été donné
et une fois pour toutes à l’Eglise.

Et dès lors tout baptisé
en reçoit le don à son baptême.

C’est très important, ce don à tous,
çà a une signification politique.

L’Eglise ne se divise pas en deux classes.

Entre ceux qui auraient l’Esprit
et ceux qui ne l’auraient pas.

Les charismatiques et les non charismatiques,
les inspirés et les pas inspirés.

L’Esprit saint ne crée pas entre nous de divisions,
de hiérarchies.

Ce serait contraire à sa vocation,
sa mission,
qui est de faire l’unité pour Dieu et en Dieu
de l’édifice spirituel que nous formons dans la foi.
L’Esprit saint
est le seul inspiré et le seul saint.

Et comme il ne vient pas de nous,
voilà qui nous libère de toute prétention
de supériorité spirituelle.

L’Esprit donne à tous de communier
à son inspiration, à sa sainteté.

Et cet Esprit qui libère,
cet Esprit qui est le nom divin de la liberté,
l’Esprit saint ne s’impose pas.

Il ne vient à nous, qu’à l’appel du désir.

La seule condition requise
pour vivre de l’Esprit est de le désirer.

Plus grand ce désir,
plus forte Sa Présence.

Voilà pourquoi cette fête de la Pentecôte
nous ne la vivons pas comme une mise à l’épreuve de Dieu
lui lançant le défi de faire des signes en notre faveur,

Elle nous est donnée comme un jour de grâce
pour réveiller notre désir de l’Esprit.
Mais alors cette surprise de l’Esprit saint,
où, quand, comment,
pouvons nous la connaître ?

Selon le récit des Actes,
il est dit qu’en cette Pentecôte de Jérusalem,
chacun a entendu dans sa langue,
“les merveilles de Dieu”.

Voilà notre Pentecôte à nous,
entendre chacun dans sa langue,
les merveilles de Dieu.

Sa langue, c’est-à-dire cette situation,
que nul ne peut vivre à notre place,
dans l’unicité de notre histoire,

là voir se révéler les merveilles de Dieu.

Dans l’expérience biblique, les merveilles de Dieu
se manifestent comme çà au cœur du quotidien.

Lorsque la vie subitement prend du relief,
qu’elle fait signe vers une hauteur, une profondeur,

à travers ce qui est tout à fois bien nous
et en même temps nous dépasse
parce que c’est plus grand que nous.
Le bibliste Paul Beauchamp disait magnifiquement ainsi :

« s’il est une chose à la fois parfaitement naturelle
et toujours stupéfiante,
c’est que le mystère de Dieu
se fasse connaître
au même lieu que le mystère de la vie »

Oui, l’Esprit saint, vient réaliser en nous,
ce que nous pouvons être de meilleur.

Et c’est pourquoi Jésus en parle
comme de notre Défenseur.

L’Esprit saint est l’avocat de nos âmes.

Il veut notre âme droite, pure, belle devant Dieu.

Il la purifie si elle est souillée.

Il la redresse si elle est tordue.

Il l’éclaire, si elle manque de lumière.

Il la sauve de la tristesse, en lui donnant Sa joie.

Le saint Esprit est notre meilleur Défenseur,
car il met en nos vies un peu de vie Divine.
Mais juste un peu
çà suffit à transformer une vie du tout au tout,
à lui donner sens, respiration, courage,
goût et joie de vivre.

La joie, oui.

Il n’y a pas de vie dans l’Esprit
sans cette joie du Ciel.

Et quand elle est là, cette joie,
alors, c’est indubitable,
c’est le Ciel sur la Terre.

Et l’Esprit saint est là.

La joie, c’est son signe,
et le plus haut de ses dons.

Et le secret de cette joie,
il est en nous,
comme notre plus haut désir,
le désir de l’Esprit.

Alors, comme le dit saint Paul,

“puisque l’Esprit nous fait vivre,
laissons nous conduire par l’Esprit.” (Ga 5, 25).

 

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