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Solennité de l’Épiphanie 2017

Frère Arnold Pawlina op

8 janvier 2017

Matthieu 2, 1-12

Le jour des Rois

L’Épiphanie, c’est-à-dire la révélation de Dieu, est pour nous “remède”, le remède de nos désirs, le remède de nos vices et de nos péchés. Pourquoi ? Parce qu’elle fait naitre la foi en nous. C’est la foi qui est la réponse de notre raison à la révélation divine. Par la foi, nous commençons à connaître et à accepter ce Dieu qui se révèle à nous. Nous expérimentons que l’Évangile, la doctrine de l’Église est conforme à la réalité, que tout ce qui nous est transmis par les Apôtres, par les saints, est digne de foi. Le Christ nous dit : « Les paroles que Je vous ai dites sont esprit et vie », et il nous pose ces questions : « Cela vous scandalise ? Et vous, est-ce que vous voulez aussi vous en aller ? » Notre raison nous appelle à confesser à la suite de St. Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle. Et nous, nous avons cru et nous avons connu que Vous êtes le Christ, le Fils de Dieu. » Voilà la foi, la réponse de notre raison à la révélation divine.

L’Épiphanie est notre “remède” parce que grâce à elle nous pouvons croire véritablement. La foi est la source de l’espérance et de l’amour, de la charité, parce qu’elle nous montre qui est digne d’être attendu, désiré ; elle nous indique qui est digne d’être aimé, parce que Lui seul nous a aimé le premier. La foi nous lie à Dieu, elle nous donne la lumière pour comprendre pourquoi je vis, quel est le sens du monde, qui est Dieu. Les philosophes antiques disaient que la vraie sagesse est la connaissance de Dieu. La foi nous donne cette connaissance, non pas en fermant nos yeux mais au contraire, en ouvrant grand notre intelligence et notre coeur. Si notre raison peut justement être comparée avec la lumière d’un cierge, d’une bougie ou bien au meilleur des cas à une lampe de poche, la foi est comme la lumière du soleil. Et comme le soleil nous fait voir les formes et les couleurs, la foi nous permet de regarder la réalité, non pas seulement la réalité spirituelle, réalité pieuse, mais la réalité comme telle.

Le jour des Rois, nous pouvons penser à nos désirs, parce que tous doivent être offerts à Jésus. St. François de Salles a dit : « Si vous aimez les richesses, vous y trouverez l’or que les Mages y ont laissé. Si vous aimez la fumée des honneurs, vous y trouverez celle de l’encens et si vous aimez les délicatesses des sens, sentez-y la myrrhe odorante qui parfume toute l’étable ». Nous aussi, comme les mages, nous devons redonner à Jésus tous nos désirs, même les moins nobles, comme la soif des richesses, des honneurs etc… Parce que c’est chez le Christ que nous pouvons trouver tout. Il y a une prière pour la communion qui dit ceci : « Tu leur as donné le pain du ciel. Toute délectation se trouve en lui. » Toute délectation, et pas seulement les plaisirs illusoires… Même les faux désirs comme celui des richesses ou des honneurs sont purifiés par Jésus, et grâce à Lui, nous commençons à désirer les vraies richesses et les vrais honneurs.

Peut-être la souffrance est-elle incontournable, peut-être devons-nous lutter avec nos vices et nos péchés jusqu’à la mort, peut-être si nous sommes croyants, sommes-nous exposés aux critiques et aux reproches, peut-être même serons-nous devant des questions insolubles dans cette vie, mais grâce à la foi, nous pouvons regarder la réalité, nous connaissons les moyens de parvenir à la vraie vie, aussi bien temporelle qu’éternelle. Grâce à la foi, nous connaissons l’Auteur de la vie et nous devenons les héritiers de Dieu et sa propre descendance. Et la foi, la vraie foi, la foi unique, sainte, catholique et apostolique, est le fruit de la Révélation divine, de l’Épiphanie.