Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu 2015 - B
Père Jean-Louis Vincent
1er janvier 2015
Luc 2,15-19
Nous voici de nouveau, une semaine après Noël, invités avec les bergers à aller à la crèche et à contempler « Marie et Joseph avec le nouveau-né couché dans une mangeoire. » Comme les bergers nous pouvons reconnaître dans ce petit enfant « le Sauveur, le Christ le Seigneur », celui qui vient apporter la paix, comme le chantaient les anges dans la nuit de Noël. Nous célébrons aussi Marie, mère de Dieu, et nous pouvons avec elle retenir tous ces événements et les méditer dans notre cœur. Mais ce jour est aussi la journée mondiale de prière pour la paix et le pape François, dans le message rédigé pour cette journée, nous invite à entendre ce que Paul disait aux Galates, dans la seconde lecture de ce jour : « Ainsi tu n’es plus esclave mais fils »
Dans cette belle méditation, que je vous invite à lire, le pape François nous rappelle ce qui est au cœur de notre vocation de baptisés, la fraternité. Entendons encore ce que Paul dit aux Galates : « Lorsqu’est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme et soumis à la loi de Moïse, afin de racheter ceux qui étaient soumis à la Loi et pour que nous soyons adoptés comme fils. » (Ga 4, 4-5) Le nouveau-né de la crèche, Fils de Dieu venu en notre chair, fait de nous et de tous les hommes les enfants bien-aimés de son Père. Par le baptême nous devenons enfants de Dieu, frères et sœurs dans la communion d’une même famille. La fraternité n’est donc pas une option mais la prise en compte réelle de ce que la vie la mort et la résurrection du Christ ont réalisé en chacun de nous et dans notre monde.
Le Pape énumère toutes les situations d’esclavage qui se vivent dans notre monde d‘aujourd’hui, celle liées aux conditions de travail, à la guerre et à la violence, à l’émigration et aux conditions de vie faites aux migrants dans les pays où ils arrivent ou transitent. Il nomme de nombreuses formes d’exploitation qui portent atteinte à la dignité à laquelle a droit toute personne humaine. Et il invite chacun à agir contre tous ces esclavages pour renouer des liens de fraternité condition indispensable pour faire venir la paix.
Nous savons tous que la fraternité est difficile à vivre, même dans nos familles et dans nos communautés humaines et ecclésiales. Nous sommes tous appelés à nous convertir, à nous ouvrir à une fraternité plus grande, non seulement avec nos proches, avec les personnes de nos réseaux, mais bien plus largement avec tous ceux que la vie met sur notre chemin. Et le pape nous invite à des attentions très concrètes : « La responsabilité sociale de l’entreprise est accompagnée par la responsabilité sociale du consommateur. En effet, chaque personne devrait avoir conscience qu’« acheter est non seulement un acte économique mais toujours aussi un acte moral » (Message pour la Paix 2015, n° 5). Ou plus loin : « je désire inviter chacun, dans son rôle et dans ses responsabilités particulières, à faire des gestes de fraternité à l’égard de ceux qui sont tenus en état d’asservissement. Demandons-nous comment, en tant que communauté ou comme individus, nous nous sentons interpellés quand, dans le quotidien, nous rencontrons ou avons affaire à des personnes qui pourraient être victimes du trafic d’êtres humains, ou quand nous devons choisir d’acheter des produits qui peuvent, en toute vraisemblance, avoir été fabriqués par l’exploitation d’autres personnes » (Id n° 6).
Chacune, chacun de nous, à la place qui est la sienne est appelé à être acteur de paix et de fraternité. En ce début d’année, rendons grâce pour le don qui nous est fait d’être enfants de Dieu, frères et sœurs dans le Christ, et demandons la force de trouver ensemble des chemins de conversion personnelle et communautaire pour que nous sachions, tout au long de cette année, travailler au rassemblement de la famille humaine dans la paix. Amen