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Découverte de l'église

 

 

Ne vous fiez pas aux apparences extérieures. La toiture en forme de capuchon de Notre-Dame de Chalais, son clocheton couronné par un globe terrestre surmonté d’une croix témoignent bien de l’empreinte laissée par l’ordre des Chartreux en ces lieux.

Pourtant, une fois franchi le seuil de l’église, le visiteur retrouve cette atmosphère de ferveur, de piété et de repli sur soi si caractéristique de l’architecture romane. Le bâtiment actuel n’a plus rien à voir avec la chapelle primitive mentionnée dans les chartes et bénie en 1101.

Les spécialistes s’accordent à en placer la construction à la fin de la première moitié du XIIème siècle sous Guigues de Revel, bâtisseur des abbayes de Boscodon et de Lure.

De l’ancienne abbatiale subsiste les principales parties : choeur, transept, croisillons et chapelles latérales ainsi qu’une seule travée de nef.

Art roman chalaisien et art cistercien

L’art roman chalaisien est très proche dans son inspiration de l’art cistercien primitif même s’il s’en distingue sur plusieurs points :
◾ des lignes et des angles droits,
◾ un chevet plat et un transept saillant (selon le plan dit “bernardin”),
◾ l’élévation de type transept bas,
◾ l’emploi du berceau brisé des voûtes allié au plein cintre des ouvertures,
◾ une distribution de la lumière particulière (présence d’oculi),

La disposition plus conventuelle de la nef témoigne de la proximité avec l’art cistercien primitif tout comme l’usage des matériaux locaux pour la construction. Toutefois, l’art chalaisien possède un style qui lui est propre.

On note ainsi :
◾ l’absence de collatéraux,
◾ la modestie des bâtiments,
◾ la croisée avec sa voûte d’arêtes, soulignée par deux gros tores pris dans la maçonnerie.

La richesse du programme sculpté se trouve également en contradiction avec l’austérité de l’architecture cistercienne primitive.

Le décor sculpté

Le décor sculpté est essentiellement regroupé autour de la croisée. Le clé de voûte est particulièrement remarquable.

On y voit une belle composition cruciforme avec quatre panneaux latéraux consacrés aux symboles des évangélistes :
◾ le lion : saint Marc
◾ le taureau : saint Luc
◾ l’aigle : saint Jean
◾ et l’homme : saint Matthieu.

Sculpté au centre d’un médaillon circulaire portant l’inscription latine « +Agnus Dei qui tollis peccata mundi dona nobis pacem. Amen. » se découvre l’agneau tenant l’étendard de la croix.

La signature du maître d’oeuvre permet de dater cette sculpture au début du XIIIème siècle.

Le parti pris de réunir l’agneau et les symboles des évangélistes sur une clé de voûte souligne bien toute l’originalité de l’architecture romane chalaisienne.