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Méditation du dimanche par une sœur de Chalais 2022-2023 A

Solennité du Christ, Roi de l’univers

Mt 25, 31-46

L’année liturgique s’achève avec la Solennité du Christ Roi de l’univers.

Elle célèbre Celui qui viendra et prendra place sur son trône de gloire.

Soyons en sûrs, nous n’allons pas dans le mur.

Par delà les guerres, les désastres écologiques et notre mort inéluctable, la fin des temps ne sera pas une catastrophe.

Au contraire nous croyons que le Christ, après avoir détruit toutes les puissances du mal, se remettra et nous remettra au Père. Dieu sera tout en tous.

Cependant nous ne pouvons pas voir Sa gloire sans mourir .

Alors où est-elle sa place dans l’ordinaire des jours ?

Après tout nous ne voyons que des frères et des sœurs.

Justement si nous voyons qu’ils ont faim, soif, qu’ils sont malades ou en prison et si nous leur tendons la main, c’est au Christ que nous tendrons la main.

Quand nous est-il arrivé de te voir dernièrement ?

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« Tu as ce qui t’appartient ! »

33° Dimanche du temps ordinaire. Année A. 19 Novembre 2023

Mt 25, 14-30

« Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses où tu n’as pas répandu le grain. » Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce serviteur règle ses comptes à son maître.

Le maître, avant de partir en voyage, avait confié ses biens à ses serviteurs, leur manifestant ainsi sa confiance. Cette confiance, loin de toucher celui qu’on appellera le « serviteur mauvais » a provoqué de la méfiance. Ce dernier est paralysé par la peur. Pourquoi ?

Le contraste entre les deux premiers serviteurs et le troisième est fort. Les deux premiers aussitôt après avoir reçu les talents, s’attellent à les faire fructifier. Le troisième, lui, l’enfouit dans la terre, refusant de devoir quoique ce soit à son maître : « tu as ce qui t’appartient. »

Cette parabole est là pour nous garder vigilant. Le Christ nous révèle un Dieu qui n’a qu’un désir : faire de nous ses amis. Ne restons pas dehors comme le fils aîné du père prodigue : tout ce qui est à Dieu est à nous et tout ce qui est à nous est à Dieu. Entrons dans la joie de Dieu qui nous est promise !

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32° Dimanche du temps ordinaire. Année A. 12 Novembre 2023

Mt 25, 1-13

On peut dormir mais il va falloir agir !

Une des bonnes nouvelles que nous révèle l’Évangile de ce 32ème Dimanche du Temps ordinaire, c’est qu’il n’est pas interdit de dormir !

En effet, l’appel à veiller que le Seigneur nous adresse est bien d’un autre ordre !

Il s’agit plutôt de nourrir notre lampe intérieure, c’est-à-dire d’entrer peu à peu dans la connaissance intime du Seigneur. Cela demande foi, écoute, et – bien entendu – actions.

Car peut-on dire à quelqu’un : « Je t’aime » sans chercher à le comprendre, à l’écouter, à lui faire plaisir et, d’une certaine manière, à lui ressembler, lui signifiant ainsi concrètement notre amour ?

Le Seigneur nous invite à des noces, mais n’oublions pas que ce sont les nôtres !

Il désire pour nous une telle communion d’amour…

Pour Lui, il ne suffit pas que nous sachions des choses à son propos,

mais bien que nous soyons unis à Lui.

Penser, agir, vivre comme lui, avec Lui, cela nous permettra de devenir nous-mêmes,

et transparents à sa présence aux yeux de ceux qui nous rencontrent.

Voilà donc de quelle lumière doit briller notre lampe intérieure !

Voici les noces de l’Agneau !

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31° Dimanche du temps ordinaire. A. 5 Novembre 2023

Matthieu 23, 1-12

Un seul Père

En ce dimanche, Jésus se met en colère et il a bien raison de se mettre en colère ! Les religieux haut placés en prennent pour leur grade. Avec autorité et sans prendre de gants, le Seigneur dénonce l’hypocrisie, la vanité et l’injustice de ceux qui, bien installés dans leur sérail, imposent aux braves gens de se plier à des lois impraticables. D’ailleurs, eux-mêmes, les donneurs de leçons, les ignorent impunément. C’est un mensonge et le mensonge est diabolique, il divise, il incite les petits à haïr les grands tandis que les grands croupissent dans leur mépris des pauvres. Où donc est l’amour ?

Aux plus petits qui ploient sous le poids de la vie et des vaines obligations, le Seigneur Jésus offre en échange son propre joug, doux et léger. C’est le joug de la miséricorde et de la bonté, le joug de Dieu, son Père et Notre Père.

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Solennité de la Toussaint

La fête de la Toussaint est un jour pour remercier et bénir ceux et celles qui nous précédent sur le chemin de la foi et de la sainteté. De mille manières au long des siècles, ils manifestent le visage du Christ doux et humble de coeur. Un jour de gratitude est donc la célébration de Toussaint, car une foule immense de témoins connus et inconnus nous entoure. Les saints, qu’ils soient canonisés ou non sont un reflet du Dieu trois fois saint, ils nous en donnent le goût. Plus encore, nous bénéficions de leur mystérieuse présence pour vivre les Béatitudes au quotidien, dans une joie qui coûte, et devenir comme eux des amis de Dieu.

Les Béatitudes sont la carte d’identité du chrétien, dit le pape François. Heureux les pauvres, les doux, les miséricordieux, les coeurs purs, les artisans de paix, les persécutés pour la justice… Sans le don de l’Esprit Saint, impossible de devenir un saint ou une sainte. C’est lui qui nous configure à l’image du Fils de Dieu, grain de blé tombé en terre pour porter beaucoup de fruits. Là est notre véritable bonheur.

Avec l’aide de la grâce, que nos vies brûlent de l’amour et de la paix de Dieu. En marche avec l’assemblée des saints !

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30ème dimanche ordinaire, A

Mt 22, 34-40

Le commandement de l’amour

Aujourd’hui nous entrons dans la célébration du 30ème dimanche du temps ordinaire. L’évangile de ce dimanche nous offre en quatre versets le message le plus central du christianisme – comme le résumé du résumé de la Loi. Certainement il faut toute une vie pour le mettre en pratique, et pourtant il suffit d’un instant pour lui donner son cœur.

Maître, demande le légiste, quel est le grand commandement de la Loi ? Jésus répond : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même.

Dieu est amour, dit la première épître de Jean (1Jn 4,8). Si tu comptes les mots, que c’est court ! Si tu pèses le sens, que c’est lourd ! (st Augustin).

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29ème dimanche ordinaire, Mt 22, 34-40

Prendre au piège.

La Parole vivante peut-elle être prise au filet du chasseur ou du pécheur ?

En ce dimanche nous allons voir les ennemis de Jésus se concerter pour le prendre au piège dans sa parole… ils ne savent pas que la Vérité est insaisissable …Alors que nos paroles se multiplient et s’envolent, se contre-disent et s’affrontent souvent violemment, car elles ne sont que les échos de nos volontés éparpillées, Jésus, Lui,nous offre un lieu sûr, un lieu de paix: sa Parole . Elle nous invite à rendre à Dieu ce qui Lui revient , ie notre cœur, et l’amour dont Il nous aime, ensuite nous verrons clair pour rendre à César ce qui lui revient .

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28ème dimanche du temps ordinaire – année A

Mt 22, 1-14 – 15/10/2023

Bonne affaire ?

Comment refuse-t-on une invitation à un festin ?

Voilà un roi qui ne vient pas lever des impôts ou mobiliser pour la guerre, il invite au festin des noces de son fils ! Et pour qu’un festin soit joyeux et réussi, on ne peut pas amener les convives sous la contrainte.

Vous préférez vos affaires, votre commerce… c’est la bonne affaire que vous manquez, l’affaire de votre vie ! Et passant à côté de l’affaire de la vie, il y a des risques de commercer avec la mort….

Mais le festin est toujours prêt, l’invitation demeure, et pourront y entrer facilement ceux qui ont perdu au commerce de ce monde, désoeuvrés sur les chemins. L’espérance de leur vie, ils savent la reconnaître : un roi qui vient tout donner, qui vient se donner.

Nous pouvons entrer avec eux, les mains vides, mais revêtus de la joie, de la dignité d’être enfants de Dieu… si nous le voulons bien. On y va ?

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27 ème Dimanche du temps ordinaire – Année A

Mt 21, 33-43

De propriétaires, devenons fils…

La parabole de ce dimanche est rude. La violence des vignerons semble sans limite et surtout injustifiée. Nous sommes à la fin de l’évangile de Matthieu. La tension entre les Anciens, les prêtres et Jésus est à son comble. Et Jésus ne fait rien pour l’ignorer, il la met à jour.

L’attitude du propriétaire de la vigne et celle des vignerons est si opposée. D’un côté, le propriétaire prend grand soin de sa vigne avant de la confier en fermage. Puis il envoie sans se lasser des serviteurs pour en recevoir les fruits attendus. Il finit par envoyer son fils. C’est dire combien la vigne est précieuse à ses yeux ! De l’autre côté, les vignerons qui ont  pour mission de poursuivre l’œuvre du propriétaire et de récolter les fruits s’accaparent la récolte et la vigne elle-même. Ce que dénonce ici Jésus, c’est notre propension à nous prendre pour les propriétaires de nos vies. Nous refusons de reconnaître Dieu comme notre Créateur, Celui qui est à l’origine de la Création mais aussi de tout ce qui constitue notre vie au jour le jour. « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » Cessons de voir Dieu comme un concurrent à éliminer. Avec le Fils, entrons avec Dieu dans une relation filiale. Nos relations fraternelles pourraient en être transformées.

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26ème Dimanche du To A

1er octobre 2023 – Mt 21, 29-32

Dans la parabole de ce dimanche, un père appelle ses deux fils à œuvrer à sa vigne…

Dieu nous appelle chaque jour, sans se lasser… qu’allons-nous répondre, en parole et en acte ?

Allons-nous refuser d’aller à sa suite et tout compte fait le suivre, ou faire semblant de le suivre et rester dans nos petites habitudes ?

Car ceux qui entrent les premiers dans le Royaume ne sont pas ceux, bien installés dans leurs églises et convictions, qui disent « Seigneur, Seigneur » et restent statiques, mais ce sont les publicains, les prostituées, les païens, qui se convertissent et marchent à la suite du Christ !

La foi ne suffit pas, elle a besoin des œuvres, car croire, c’est aimer ; et l’amour est dynamisme, mouvement, vers Dieu et vers le prochain.

Ne nous encroûtons pas et renouvelons chaque jour le OUI donné le jour de notre baptême.

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25ème Dimanche du TO – Année A

Mt 20, 1-16

Les ouvriers de la onzième heure

Où est l’anomalie dans la parabole des “ouvriers de la onzième heure” ?

Le maître de la vigne peut apparaître comme injuste et beaucoup prennent position aux côtés des premiers ouvriers embauchés, furieux de la soi-disant générosité du maître à l’égard des derniers venus. Le Maître est indéfendable !

Pourtant, il déclare à celui qui récrimine : « Ton regard est-il mauvais parce que je suis bon ? ». Ici se cache l’anomalie. La bonté de Dieu peut provoquer révolte et rejet. Si la bonté du maître n’a d’autre résultat que d’exciter la jalousie parmi ses ouvriers, ce n’est pas une réussite. Or, nul doute, Dieu est vraiment bon, il est toute bonté. A nous de nous convertir à cette bonté !

Le Seigneur n’exclue personne, tous peuvent venir à lui. Tous, grands et petits, premiers et derniers, justes et pécheurs, il nous accueille à bras ouverts. Pas de tri, pas de sélection, la concurrence rend les armes, les rivalités se taisent, les jalousies s’éparpillent comme feuilles mortes au vent de l’amour. Les frères se reconnaissent.

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24ème Dimanche du TO – Année A

Mt 18, 21-35

Un pardon sans limite

Dans la maison du Seigneur, nous sommes tous des habitants avec des comptes à découvert, tous des débiteurs insolvables tant la miséricorde divine nous dépasse. Impossible d’être quittes à l’égard de notre Dieu, lent à la colère et plein de miséricorde.

Combien ? Combien de fois dois-je pardonner ? demande Pierre à Jésus. La réponse est pleine d’humour : 70 fois 7 fois. C’est dire que le pardon est sans limite, toujours à recommencer, il va au-delà d’une belle morale de générosité et de bons sentiments. Avec le récit de la parabole du débiteur impitoyable, Jésus fait comprendre que le chemin du pardon est difficile, avec des ornières dans lesquelles il est facile de s’enliser.

Tournons alors notre regard vers la croix, signe de l’amour vainqueur de la haine. En versant son sang pour l’alliance nouvelle, le Christ a brisé le cercle infernal de la vengeance : Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. En Lui, nous avons reçu le pardon de nos fautes pour pardonner à notre tour, du fond du cœur. Dès maintenant !

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23ème Dimanche du TO Année A

Mt 18, 15-20

La vie commune c’est quelque chose !

Dans les paroisses, les mouvement, les familles, les communautés religieuses….

Assurément, c’est quelque chose : c’est notre appel et notre mission à nous les chrétiens.

Dans le passage qui précède l’Évangile de ce dimanche, Jésus venait de raconter la parabole de la brebis perdue et il concluait : « Votre Père qui est aux cieux veut qu’aucun de ces petits ne se perde. » Et aujourd’hui, Il nous dit d’une certaine manière : « Ne laisser pas vos frères, vos soeurs s’égarer ! »

La vigilance est pour le pasteur bien sûr, mais aussi à l’intérieur du troupeau, entre les brebis. Une vigilance mutuelle donc dans le respect de celui qui perturbe la vie communautaire ou jette le discrédit sur le groupe.

Matthieu, dans son Évangile, souligne aussi que cette démarche implique que les membres de la communauté ne se fieront pas à leur propre sagesse mais qu’ils se mettront pour cela à l’écoute de Dieu demandant la réussite de celle-ci.

Au fond, l’enjeu de tout ceci n’est pas seulement le salut d’une seule brebis mais aussi la communion du troupeau, témoin de l’amour du pasteur divin.

L’entreprise est gigantesque ; l’horizon merveilleux ! Avec Dieu, n’ayons pas froid aux yeux !

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Pour vous, qui suis-je ?

21ème dimanche du Temps Ordinaire

Mt 16, 13-20

Le fils de l’homme, qui est-il d’après ce qu’ils disent ? interroge Jésus dans l’évangile de ce dimanche.

Qui est-il ? Un juif de Nazareth, un homme qui parle comme on a jamais parlé, un glouton et un ivrogne,un prophète.

Pour Pierre, c’est sûr Il est le Christ, le fils de Dieu.

Mais où est l’évidence ?

Il n’y en a aucune pour la chair et le sang. Nos connaissances ne suffisent pas. Comment notre intelligence prendrait la mesure de Celui qui est sans mesure ?

Les démons savent ,eux, que le Christ est le fils de Dieu. Mais leur savoir alimente leur opposition. Il ne leur sert qu’à détruire. Connaître sans aimer ne mènerait-il pas à l’ignorance ?

Plus on aime, plus on connait et réciproquement plus on connait, mieux on aime. Car amour et vérité se rencontrent.

Lorsqu’il étend ses bras sur la croix pour livrer sa vie aux mains des hommes et s’en remettre à l’Amour du Père, le Christ nous apprend la voie du plus grand amour. Nous avons du mal à Le suivre jusque là. Et pourtant c’est là qu’Il nous attire et nous donne au goutte à goutte de nos vies d’aimer nos frères jusqu’à mourir à nous-mêmes.

Pour vous qui suis-je ? Pour toi ?

Pour moi ?

«Tu es celui que mon cœur aime, la joie que nul ne peut ravir.»

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Dieu est fidèle

20ème dimanche du Temps Ordinaire

Mt 15, 21-28

« Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »

Cette parole de Jésus rappelle celles qu’il a prononcées en envoyant ses disciples en mission : « Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes (…) Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël »

Jésus n’a-t-il pas été envoyé pour sauver tous les hommes ? D’ailleurs dans l’évangile de ce dimanche, Jésus s’est retiré dans la région de Tyr et de Sidon, en territoire païen.

Cette contradiction apparente souligne le sens de l’élection d’Israël. Dieu a choisi Israël pour être son peuple, depuis qu’il l’a fait sortir d’Égypte où les hébreux étaient esclaves. Dieu manifeste ainsi  la puissance de son amour. Mais cette élection n’exclue aucun homme. Elle permet à Dieu de se révéler à tous. Son amour s’incarne envers des personnes concrètes avec qui il ne cesse de faire alliance malgré leurs infidélités. Lui est fidèle : « Les dons gratuits de Dieu et son appel sont sans repentance. »

Par sa foi, la Cananéenne a tout compris. Elle franchit, elle aussi, la frontière vers Jésus pour recevoir une miette de la table des enfants. Cette miette est suffisante. Dieu ne se donne jamais à moitié. Sa fille est sauvée !

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Assomption de la bienheureuse Vierge Marie.

Luc 1, 39-56

Nous entrons en ce jour dans la célébration de la solennité de l’Assomption de la Vierge Marie.

Un signe grandiose apparut dans le ciel : une femme, revêtue du soleil, la lune sous les pieds, et sur sa tête, une couronne de douze étoiles. L’antienne de la fête, tirée du livre de l’Apocalypse, raconte la seigneurie d’une femme, comme le terme d’une aventure d’humanité, aux dimensions du cosmos. Les symboles en sont universels, c’est-à-dire lisibles pour tous.

A ce sujet, il me vient en mémoire une histoire vraie qu’on rapporte à propos d’une image très célèbre de la Vierge Marie, la Madone Sixtine, peinte jadis par Raphaël. Nous sommes en 1955, à Moscou : ce tableau va être restitué par L’État soviétique à la ville allemande de Dresde d’où il avait été emporté en 1945 comme butin de guerre. Pendant quelques jours, la population moscovite se presse pour l’admirer avant qu’il ne parte. Vassili Grossmann, le témoin athée des enfers de l’empire stalinien, est du nombre. Sur l’instant, il est bouleversé : cette femme, là, peinte avec son enfant, enlevée au ciel au milieu d’angelots, il la reconnaît. Elle est universelle, écrira-t-il. Elle est l’âme et le miroir de l’humanité, et tous ceux qui la regardent voient en elle l’humain.

 Rendons grâce et prions pour ce type de visitations.

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19° Dimanche temps ordinaire. A. Matthieu 14, 22-33

“Quand Jésus eut renvoyé les foules, il gravit la montagne à l’écart pour prier. Le soir venu, il était là, seul.”

La prière de Jésus porte et soutient l’évangile de ce dimanche : les vents contraires, la tempête, la peur des disciples et leurs cris, la fanfaronnade de Pierre, son plongeon et ses appels au secours, sa main tendue vers celle de Jésus, l’accalmie des eaux déchaînées. Pour nous, ce pourrait être le programme d’une journée ou d’une vie.

Chaque matin, la prière de Jésus nous devance et nous guide à travers vents et marées.

Il est là, du lever au coucher du soleil, jour et nuit, Il est avec nous.

Quand nous perdons pied, il tend la main pour nous sortir de l’eau. Il nous dit : “Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur”. “C’est moi”, cette parole que les enfants apeurés attendent de leurs parents, cette Parole de Dieu pour nous quand la peur nous tient, qu’elle est rassurante, qu’elle est bienfaisante ! Comment ne pas le remercier ?

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Fête de saint Dominique – 8 août

Heureux les coeurs purs car ils verront Dieu (Mt 5, 8)

Toute la vie de St Dominique est un magnifique reflet de la 6e béatitude en St Matthieu, la compassion est le trait dominant du fondateur de l’Ordre des Prêcheurs. Né dans une bourgade de Castille à la fin du12e siècle, Dominique répond à l’appel du Seigneur et devient chanoine d’Osma. Avec son évêque Diègue, il part sur les routes du Languedoc, sa seule devise est : prêcher par la parole et par l’exemple.

Selon Jourdain de Saxe, premier biographe, Dominique aimait dire : Je ne serai vraiment membre du Christ que le jour où je pourrai me donner tout entier, avec toutes mes forces, à gagner des âmes, comme le Seigneur Jésus, Sauveur de tous les hommes, se consacra tout entier à notre salut»*. Dominique est un homme évangélique, dont le coeur est purifié par la contemplation du Christ crucifié. Isaac le Syrien s’interroge : Qu’est -ce qu’un coeur miséricordieux ? C’est un coeur qui brûle d’amour pour la création toute entière.**

En filles et fils de Dominique, puissions-nous être ces vases de miséricorde divine. Peu importe si nos vases sont un peu cabossés ou mal calibrés, l’amour sauveur est à répandre avec largesse, en étant sûrs que la lumière du Christ ressuscité transfigure toutes les créatures. Allons joyeusement, les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Evangile de la paix ! Eph (6, 15).

* Libellus n° 13

** Discours ascétique n° 81

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6 août 2023 – fête de la Transfiguration

Mt 17, 1-9

Je suis croyant, j’ai la foi… mais en quoi, ou plutôt en qui ? Qui est le Dieu de ma foi ?

L’évangile de ce jour nous donne une réponse :

Dieu est Père, aimant et fidèle dans son dessein de salut pour toute l’humanité, depuis Moïse et Élie jusqu’à aujourd’hui ;

Dieu est Fils, Parole du Père à écouter ; divin et humain, appelant tous les hommes à participer à sa divinité resplendissante ;

Dieu est Esprit, nuée nous prenant sous son ombre et nous guidant intérieurement à toujours plus d’intimité dans notre vie quotidienne.

Ainsi, forts de ce Dieu, Père, Verbe et Défenseur, ne craignons pas, relevons-nous à son invitation et marchons à la suite du Christ.

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Que demander à Dieu sinon lui-même ?

17 ème dimanche du Temps Ordinaire Année A

Mt 13, 44-52

Ce dimanche, les deux petites paraboles du trésor caché dans un champ et de la perle fine nous disent quelque chose d’essentiel : la connaissance du Christ a une valeur infinie. Quand nous l’avons trouvée, nous n’avons qu’une envie : nous dessaisir de toutes nos richesses humaines pour l’acquérir !

Cela peut paraître folie aux yeux des hommes, mais la rencontre du Christ change tout, elle élargit sans cesse les dimensions de notre existence, lui ouvrant l’accès à la vie même de Dieu. Voilà la source de notre joie !

Souvenons-nous de l’homme riche qui s’éloigne de Jésus tout triste. Ne nous accrochons pas aux biens terrestres dont la vie nous a plus ou moins dotés.

A la suite de Salomon, désirons plutôt  recevoir en nos cœurs la Sagesse même de Dieu. Osons demander à Dieu le don le plus précieux qu’il puisse nous faire : lui-même !

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De bons outils pour le Royaume...

16ème dimanche du Temps Ordinaire – Année A

Mt 13, 24-43

« Laissez-les pousser ensemble…» et on ne voit que l’ivraie mêlée au blé, quand le Maître voit le bon grain qu’il ne faut pas gâcher.

« …jusqu’à la moisson » il y aura donc un terme à cette épreuve, le tri sera fait, mais par les « anges » ceux qui maîtrisent les outils du Maître, la délicatesse, la pureté du regard, la justice qui œuvre avec la miséricorde.

En attendant ce jour, « ça pousse » et nous sommes de ce monde mêlé où nous devons tempérer notre zèle de la classification en bon et mauvais. Apprenons plutôt du Christ à voir le royaume en croissance, levain, graine de moutarde, et rendons grâce pour ceux qui, tels des anges, ont déjà pris en main les outils du Royaume, pour soigner le bon grain, sans être fascinés par l’ivraie. L’Esprit Saint nous a été donné pour vivre de cette charité qui construit le Royaume, laissons-nous travailler par Lui, travaillons avec lui.

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15ème dimanche du Temps Ordinaire

Mt 13, 1-23

Des oreilles pour entendre,

des yeux pour voir,

un esprit pour comprendre et mettre en œuvre.

Voilà les dons de Dieu aux hommes et que l’Évangile de ce dimanche nous rappelle.

Si nos oreilles entendent la Parole de Dieu chaque dimanche, c’est pour que, dans notre esprit, nous fassions le lien entre cette parole et ce que nous voyons au quotidien. Voilà la compréhension qu’attend de nous le Seigneur pour porter du fruit.

Si ce lien se fait la Parole pourra s’incarner et nous mettre en mouvement.

Si ce n’est pas le cas, il est encore temps de faire la même demande que Salomon au Seigneur : « Donne-moi la Sagesse assise près de toi ! »

En attendant, soyons patients avec nous-mêmes et avec les autres,

nous qui sommes successivement :

bordures du chemin,

terres envahies par les ronces,

endroits rocailleux,

mais aussi terres accueillantes pour recevoir et faire fructifier la semence de Dieu .

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« Doux et humble de cœur »

14ème dimanche du Temps Ordinaire

Mt 11, 25-30

Nous entrons dans la célébration du 14ème dimanche du Temps Ordinaire. Mais l’évangile de ce jour n’est pas ordinaire ! « Père, Seigneur du ciel et de la terre, dit Jésus, je proclame ta louange, car ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ! »

En ce 11e chapitre de S. Matthieu, la contradiction, tout au moins l’indifférence ou l’incompréhension commencent à se faire jour en réponse à l’œuvre bonne de Jésus (guérisons, prédication, apaisement). Loin de s’en offusquer, Jésus semble découvrir là avec émerveillement une loi d’évangile parfaitement féconde : ce sont les « tout-petits », ceux qui ne savent pas, les foules, les malades, les païens, qui se laissent toucher par la vérité profonde du Père. Dès lors tout est ouvert. La révélation que suscite la présence du Christ s’offre à l’intime des cœurs, là où nos prétendues suffisances ne font pas écran !

L’échec aux yeux du monde ne doit pas nous faire peur. Prenons exemple sur le Maître : dans la douceur et l’humilité, l’amour invinciblement portera son fruit.

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Nouvelle Naissance

2 juillet 2023. 13°Dimanche du temps ordinaire. A. Matthieu 10, 37-42

“Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi” … “Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi”

Les paroles de Jésus en ce dimanche sont dures, impératives, elles ont le tranchant du glaive. C’est qu’il est question de le suivre en hâte, sans tergiverser ni calculer le pour et le contre. L’heure est à la décision. Dans cette course à la suite du Seigneur, toutes les relations humaines sont bouleversées. Le Christ ne nous invite pas à saccager nos liens d’humanité en sa faveur mais à nous laisser conformer à lui dans un amour qui donne tout et ne retient rien. Nos parents nous ont engendrés selon la chair, le Seigneur nous engendre selon l’Esprit. C’est une nouvelle naissance !

Avec saint Paul, poursuivons notre course, allons de l’avant et laissons-nous saisir par le Christ Jésus. Il nous appelle à la vraie vie.

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Solennité des saints Pierre et Paul 2023

Aujourd’hui, double fête dans l’Église: nous célébrons ensemble les 2 «colonnes»: Pierre et Paul .

Plus que différents dans leur humanité, ils ont peu vécu ensemble et c’est bien ainsi!Mais leur ardeur à annoncer Jésus-Christ est bien semblable et à pu porter des fruits dans des horizons tellement variés!Un seul fondement pour tous les deux:l’amour inconditionnel pour ce Seigneur Jésus qui a bouleversé leurs vies.

Cette fête peut nous rappeler aussi – en ces temps de synode- que les différences, les divergences au sein de l’Église ne datent pas de notre XXIème siècle!!mais le ciment et la convergence de fond ne sont jamais possibles sans le retour à Celui sur lequel tout est ancré dans la charité . Il nous donne son Esprit pour que nous annoncions que le monde est sauvé , que Dieu n’a pas fini de faire du neuf:«ne le voyez-vous pas?»

Demandons aux 2 apôtres d’implorer pour les disciples d’aujourd’hui la grâce de ne rien préférer à l’amour du Christ et d’annoncer par la vie et la parole l’insondable richesse du Christ.

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Sans crainte

12e dim A (Mt 10, 26 – 33)

L’envoi en mission par Jésus, c’est tout sauf « Danger zéro ».

Ne craignez pas, soyez sans crainte, craignez plutôt …Ce sont les paroles que Jésus adresse à ses apôtres lorsqu’ils les envoie sur les routes, comme des brebis au milieu des loups (Mt 10,16). Des paroles rassurantes sont bienvenues. S’il en faut autant, c’est que la tache est périlleuse, Jésus ne le cache pas. Annoncer l’Évangile, c’est risquer sa vie, la donner jusqu’au bout, à la suite du Christ, car le serviteur n’est pas plus grand que son maître (Mt 10,25).

Jésus exhorte à passer de la peur paralysante à la confiance aimante en lui. Cette conversion permet de se déclarer pour lui devant les hommes.

Être des témoins vivants du Christ, c’est savoir sa vie portée par la crainte de Dieu, par cet amour indéfectible du Père pour tous ses enfants.

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Nativité de st Jean-Baptiste

Lc 1, 57-66

Avec la naissance de Jean-Baptiste, quelque chose de nouveau se passe.

Bien-sûr, il y a le miracle de la conception pour Élisabeth et Zacharie, déjà très avancés en âge, puis la visite de Marie qui fait tressaillir de joie l’enfant qu’Élisabeth porte en son sein. Les voisins et la famille d’Élisabeth, venus se réjouir avec elle, ne voient dans cette naissance que la continuité de ce que le Seigneur a fait jusque-là. Souvenons-nous d’Abraham et Sarah !

Élisabeth et Zacharie, eux, savent que quelque chose de plus grand est en train d’advenir. « Le Seigneur fait grâce  », « Jean », voilà le nom qu’ils ont reçu de l’ange pour leur fils. Tout est dit !

« Le moment favorable, le jour du salut » annoncé par Isaïe, nous y sommes. « Que sera donc cet enfant ? » Cette question, nous nous la posons devant tout nouveau-né, tant le mystère de toute vie humaine est grand. Zacharie, rempli d’Esprit Saint, nous révèle la mission de son fils : « prophète du Très Haut ».

Oui, aujourd’hui encore le Seigneur veut faire du nouveau dans nos vies. Sa miséricorde peut illuminer nos ténèbres. Écoutons ce nouveau-né qui le précède.

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11ème Dimanche du TO

Mt 9, 36 – 10, 8

Jésus regarde les foules désorientées et sans berger, avec la tendresse d’une mère remuée aux entrailles. Cela le touche d’autant plus qu’il voit combien la parole qu’il a semée dans leurs cœurs pourrait fructifier, si des moissonneurs étaient à l’ouvrage !

C’est pourquoi il les implore de prier pour que Dieu envoie des moissonneurs… et avant même qu’ils aient eu le temps de prier, il les envoie en avant de lui, missionnaires pour le Royaume !

Mais ces foules, ne seraient-elles pas les foules de tous les temps, les foules de tous les jours ? et il y en a beaucoup et dans le monde entier, des foules fatiguées, abattues, désorientées ! Qui ne savent plus à quel saint se vouer !

Et Jésus nous appelle, le maître de la moisson nous appelle : les fruits sont abondants, mais les ouvriers peu nombreux ; alors, allons-y ! répondons à son appel, que nous soyons prêtres, religieux, laïcs, que nous soyons enfants, dans la force de l’âge, ou âgés : le Seigneur sait mettre en valeur nos force et même nos faiblesses pour le service du Royaume à construire !

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Solennité de la Saint Trinité A

Jn 3, 16-18

A quoi servirait de naître ici-bas si nous ne naissions pas à la vie d’en Haut

Vie Éternelle,

Vie filiale,

Vie dans la communion d’amour avec Dieu Père, Fils et Esprit, et entre nous ?

Aujourd’hui par la solennité de la Sainte Trinité, l’Évangile qui nous est proposé ne nous dit pas tant qui est Dieu, que son immense amour et ce qu’il fait pour nous, afin de nous faire vivre avec Lui.

Ce qu’Il nous demande, pour accueillir ce fabuleux cadeau, c’est d’y croire.

Pas si facile tant notre nature est blessée !

Mais faisons-Lui confiance : Même ça, Il peut le faire en nous !

Il attend seulement notre bonne volonté, notre désir d’entrer dans la danse des Trois !

Alors, tu viens ?!

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La Pentecôte respire la joie !

Jn 20, 19-23

La Pentecôte respire la joie, elle a le goût d’un bonheur partagé à l’infini, un avant-goût d’éternité. Nous avions essayé de bâtir une tour gigantesque, symbole de la puissance de l’humanité agglutinée dans un projet grandiose. Nous parlions tous la même langue et employions les mêmes mots. C’était gagné d’avance ! Alors, pourquoi de tels malentendus, de si profondes incompréhensions et cette chute brutale de la tour, le monument de nos espoirs ? Peut-être faut-il que Babel s’écroule pour que naisse la Pentecôte ?

Là, tout est neuf, vivant, et chacun comprend l’autre dans sa propre langue. L’amour a une vertu traductrice, il nous ajuste les uns aux autres de l’intérieur, il fait monter de nos cœurs un chant nouveau, plein, allègre, puissant et léger, le chant du Ressuscité.

Nous sommes comblés de la Paix du Christ, cette liberté du cœur qui nous arrache au règne de la compétition pour nous offrir le don sans mesure de l’amour, le pardon, l’humanité réconciliée par le Souffle divin.

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« Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie »

7ème dimanche de Pâques

Jn 17, 1b-11a

En ce dimanche juste après l’Ascension du Seigneur, l’Église nous place au cœur de l’intimité qui unit le Fils à son Père. Le Christ est « remonté » auprès de son Père. Mais il ne remonte pas seul. Il entraîne avec lui tous ceux que le Père lui a donnés.

Dans le passage de la grande prière de Jésus à son Père que nous lisons ce dimanche, deux mots reviennent sans cesse : donner et glorifier. Le Père donne à son Fils des hommes pour qu’ils deviennent ses «amis », le Fils à son tour  leur donne les paroles qu’il a reçues. Entre le Père et le Fils, tout circule. « Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux. » Bien plus qu’une mise en commun des biens, il s’agit d’une communion profonde entre les trois personnes divines. Ce n’est pas à portée humaine.

Humblement, commençons par nous émerveiller devant ceux qui ne retiennent rien pour eux, car ils savent qu’ils ont tout reçu. Cette gloire-là ne fait pas de bruit et se propage, contrairement à la gloire du monde qui ne brille que pour elle-même. Demandons à l’Esprit Saint de faire sa demeure dans nos cœurs et dans nos communautés. Son souffle fera de nos vies des vies données, pour la joie du monde.

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Allez, de toutes les nations faites des disciples !

Ascension du Seigneur

Mt 28, 16-20

Fête solennelle de l’Ascension. Montée du Seigneur Jésus au ciel ! A la différence de St Luc, St Matthieu ne raconte pas l’événement. Sur la montagne de Galilée, le Christ ressuscité apparaît une dernière fois à ses disciples, il les envoie en mission en les assurant de sa présence : “Allez ! De toutes les nations, faites des disciples !” Nos oreilles de modernes sifflent. Ce commandement a donné lieu à maintes dérives missionnaires, aux siècles passés.

Pour autant, nous ne pouvons rester plantés à regarder le ciel. Avant d’être enlevé dans les nuées, Jésus dit bien à ses disciples : “Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre”. Et il leur promet la force de l’Esprit-Saint.

En entrant dans la gloire de Dieu, le Christ ressuscité nous ouvre la voie vers son Père. Sa destinée est la nôtre, nous ne sommes pas des nomades sans boussole. Comme le dit St Paul, il est la Tête entraînant le Corps tout entier dans une plénitude de vie et d’amour. Là est notre foi et notre espérance pour participer à son œuvre sur cette terre.

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« Que votre cœur cesse de se troubler. »

5ème dimanche de Pâques – Jn 14. 1-12

« Que votre cœur cesse de se troubler. » C’est la première parole retenue dans l’Évangile de ce 5ème Dimanche de Pâques

A la veille de la Passion de Jésus, les disciples sentaient bien que les choses allaient mal tourner pour lui. Aujourd’hui, il y aurait de quoi aussi être perturbés : guerres multiples, catastrophes climatiques, violence sociale etc…

Mais Jésus nous le dit à nous aussi : « Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. »

Qu’est-ce à dire ? « Croyez aussi en moi qui suis Dieu fait homme, le Fils de Dieu lui-même. » Jésus veut fortifier notre foi. C’est elle qui nous gardera dans sa Paix quoiqu’il advienne. Car Jésus est bien notre Chemin, la Vérité et la Vie.

C’est lui qui nous ouvre la voie vers le Père par sa Passion et sa Résurrection.

C’est lui qui met à jour devant nous qui est le Père, qui est Dieu en vérité. Il le fait par ses paroles et par ses actes puisqu’il est dans le Père et que le Père est en lui. Il nous dévoile ainsi la proximité et l’amour extraordinaires de Dieu pour l’homme. Contemplons Dieu sur la croix !

Enfin, c’est en lui, Jésus, que se manifeste la seule réalité qui peut porter l’existence humaine à son accomplissement qui est la Vie éternelle.

Adhérons donc à Jésus le Christ puisqu’il est en même temps le chemin et le terme – Lui qui ne fait qu’UN avec le Père.

Et entendons la promesse faite à notre foi :

« Là où je suis, vous serez vous aussi. »

 

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Reste avec nous !

Troisième dimanche de Pâques. Année A.
Luc 24, 13-35

Têtes basses, visages sombres, ils vont à Emmaüs, ressassant leurs désespoirs. Personne n’accorde foi aux radotages des femmes qui prétendent que Jésus est vivant. L’homme qui aborde ces tristes pèlerins semble débarquer complètement même si les réseaux sociaux de l’époque font déjà circuler la nouvelle de l’exécution d’un certain Jésus.
La note d’humour de l’évangile, faisant du principal intéressé le seul ignorant de l’événement qui le touche souligne notre propre cécité.
Jésus ne nous impose pas une reconnaissance immédiate. Il nous dévoile peu à peu son mystère enfoui dans les profondeurs de l’Écriture Sainte.
Les enfants qui cherchent une personne cachée non loin d’eux se disent l’un à l’autre : « tu brûles ! ». Nous brûlons nous aussi quand c’est lui qui nous cherche et nous trouve, comme par hasard, sur la route.
« Reste avec nous Seigneur ! » Partage-nous ta Parole et ton pain !

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« Heureux ceux qui croient sans avoir vu »

2ème dimanche de Pâques – dimanche de divine Miséricorde

Jn 20, 19-31

Quelle est belle la page d’évangile de ce dimanche ! Jésus vient à deux reprises rejoindre les apôtres enfermés par la peur. Il sait que la joie éprouvée, le soir de Pâques, à la vue du Seigneur doit être réitérée pour se fortifier dans le cœur des apôtres. Jésus répond aussi à la demande de Thomas qui veut, par lui-même, faire l’expérience de cette rencontre. Comme avec Marie-Madeleine, le Christ se fait reconnaître, Il aide les siens à faire le lien avec l’homme qu’ils ont connu et aimé. Mais il les conduit plus loin… jusqu’à cette confession magnifique : « Mon Seigneur et mon Dieu » Tout au long de sa vie terrestre, Jésus a touché des hommes et s’est laissé toucher par eux. Ressuscité, il n’agit pas autrement.

La foi ne s’impose pas, ne se prouve pas, mais il est nécessaire qu’elle se manifeste dans nos vies. Croirions-nous au Christ-Ressuscité, mort pour nos péchés et vivant pour toujours, si d’autres ne nous l’avait pas fait rencontré ? Certes, nous n’avons pas vécu avec Jésus de Nazareth, mais Il continue de se donner concrètement à nous, de multiples manières. Y croyons-nous ?

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Fête des Rameaux et de la Passion du Seigneur

Matthieu 21, 1-11 et 26,14 – 27,66

« Qu’il entre le roi de gloire !” Ps 23

Le dimanche des Rameaux et de la Passion est le porche d’entrée de la Semaine Sainte. Écoutons l’évêque St Épiphane nous donner le sens du mystère célébré:« Au milieu de l’Église vient le Christ comme un olivier qui oint ceux qui espèrent en lui de l’huile de la miséricorde ».

L’heure est grave, Jésus s’approche de Jérusalem, ville où les prophètes sont tués, ville où le Fils de l’homme sera livré aux mains des hommes. Qu’il entre le roi de gloire ! A Jérusalem, Jésus y entre juché sur une ânesse accompagnée d’un ânon pour signifier le type de royauté qu’il inaugure dans une douce force. La foule l’acclame dans des cris d’allégresse :‘Hosanna, au fils de David !’, mais le temps des ovations est éphémère. Vient celui des accusations et de la condamnation pour blasphème. Qui est ce roi de gloire ? Jésus est un roi tantôt glorifié, tantôt humilié par les hommes. Jésus est un Messie humble dont la puissance n’est pas de ce monde. Face à la violence, il se tait et s’en remet à son Père, le juste Juge, source de toute miséricorde.

Qu’il entre le roi de gloire dans chacune de nos vies, de nos maisons, de nos nations pour les transfigurer par la folie de la croix.

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La Résurrection de Lazare

5ème dimanche de carême -Année A

Jn 11, 1-45

« Lazare, tu dors ? »

C’est vrai, la mort ressemble à un sommeil… Quand tout est accompli, elle peut même sembler avoir quelque chose de très doux. Mais pas pour Dieu. Pas quand on aime. « Donne-moi quelqu’un qui aime, dit saint Augustin, et il comprendra ce que je veux dire. »

« Lazare, notre ami, s’est endormi », dit Jésus. La vérité vient après : « Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, afin que vous croyiez. » Dans l’évangile de Jean, la résurrection de Lazare, le sixième grand signe accompli par Jésus, qui précède immédiatement la Passion, n’est pas un fait divers. Pour l’amour de Lazare et de ses deux sœurs, Jésus va se jeter dans la gueule du loup, malgré l’avertissement des disciples : « Rabbi, tout récemment, les juifs, là-bas, cherchaient à te lapider, et tu y retournes ? ».

Question de vie et de mort, c’est dans le concret de son amitié que Jésus commence à déployer sa maîtrise sur le monde des vivants et des morts. Il le paiera au prix fort, dans la logique de sa vie donnée. Mais c’est de là que rejaillira également la vie. Dans la lumière de l’Esprit, un mot du psaume 15 révèle tout son sens : «Ton ami, Seigneur, n’a pas connu la corruption, tu nous apprends le chemin de la vie (Alléluia)! »

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Solennité de la Dédicace de l’église
de Notre-Dame de Chalais 2023

Aujourd’hui, nous célébrons l’anniversaire de la Dédicace de notre église : Notre-Dame de Chalais.
Cette petite église consacrée à Dieu le 22 Mars 1101 était plus grande qu’aujourd’hui mais son cœur est resté intacte au fil du temps.
La lumière qui descend de l’oculus le 24 Juin, tel le doigt de Jean-Baptiste, nous le montre :
« Voici l’Agneau de Dieu ».
Cet Agneau – mort et ressuscité – est notre clé de voûte. Il nous tient tous ensemble dans la communion de son Esprit. Et ce Temple qu’il construit, c’est son Corps aux multiples membres, telles des pierres vivantes à la Gloire de Dieu son Père.
Cet Agneau est le Verbe de Dieu dont ont témoigné les évangélistes qui sont autour de lui. Ces quatre Vivants nous invitent à le suivre pour être ensemble sa Demeure parmi des hommes. Présence aimante, priante, solidaire des joies et des souffrances des hommes, continuant joyeusement l’oeuvre nos prédécesseurs chalaisiens.
Répondre à cette vocation est parfois un combat : voyez les petits démons au bas des colonnes ! Mais « soyez sans crainte, nous dit Jésus, je suis vainqueur du monde ! » Le Christ les domine d’en haut !
Et cette église sous le patronage de la Vierge Marie en son Assomption nous montre le but !

Pour finir, relisons l’inscription autour de l’Agneau : « Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde, donne-nous la paix. Amen ».
Le message est donc clair : Ensemble Suivons le Christ dans sa Passion et sa Résurrection ; Écoutons sa parole. Là est le chemin de la Paix.

Sous cette voûte donc, rien à craindre ; tout à recevoir !
Merci Seigneur !

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Dimanche de l’aveugle né

Jn 9, 1.6-9.13-17.34-38

En ce 4ème dimanche de carême , l’Église nous invite à une prise de conscience.
Tous, ne sommes-nous pas nés aveugles ? Car nul n’a jamais vu Dieu. ?
Une preuve pour certains que Dieu n’existe pas et un tourment pour d’autres. «C’est ta face Seigneur, que je cherche. Ne me cache point ta face» Ps 36

Qu’est-ce qui nous empêche de voir Dieu?
Avons-nous les yeux trop malvoyants?
Est-ce que nous ne savons pas Le voir là où Il est?
Si tu scrutes sa Parole et la médites, tu le vois c’est lui qui te parle.
Si tu vois ton frère, tu vois ton Dieu. Bien sûr… mais le péché peut nous aveugler.

Celui qui se voit d’un œil trop flatteur pour découvrir son tort, n’hésite pas à regarder son frère ou sa sœur de haut ou de travers. Il l’épie et compte ses faux pas. Or ce qui nous fait loucher c’est de juger, mépriser ou envier l’autre .
La boue de nos regards faussés nous aveugle.
Mais le Christ veut s’en servir pour nous rendre la vue.

C’est Lui qui illumine les yeux de notre cœur.
Par sa lumière nous voyons la lumière…
Et quand Son corps nous est présenté dans un morceau de pain, nous le reconnaissons…, fermes dans la foi, comme si elle voyait l’invisible…

 

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Dimanche de la Samaritaine

Jn 4, 5-15.19b-26.39a.40-42

Où trouver de l’eau ? L’évangile de ce dimanche fait écho à une préoccupation qui nous est vraiment quotidienne ! Ouvrez un journal : les nappes phréatiques sont épuisées, les ruisseaux asséchés et pas seulement au Sahel … les fermiers sont soucieux pour les cultures …arrêtons !!

Jésus a voulu connaître aussi nos soifs mais il nous interroge bien plus profondément en nous disant que c’est Lui qui a soif ! «donne-moi à boire».
Cette requête du Dieu vivant nous met en question: est-ce que moi j’ai soif? Soif d’eau bien sûr,mais de quoi ai-je soif ? de prestige, de richesse, de reconnaissance, d’amour ? Oui, mais encore ? Est-ce là ma soif véritable ?
L’évangile veut nous combler, mais il faut d’abord vider nos citernes encombrées!!et peut-être passer par la sécheresse de nos élans pour reconnaître humblement que le Seul à pouvoir ouvrir les vraies sources, celles qui sont en nous, c’est le Seigneur de Gloire.
Sur la Croix, Jésus a éprouvé jusqu’à l’extrême notre soif, et de son cœur transpercé a jailli la source inépuisable pour les assoiffés que nous sommes.

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Transfiguration

2° dimanche de carême A. Matthieu 17, 1-9

Les disciples ont eu très peur, Pierre aurait voulu un autre avenir pour Jésus mais non ! Jésus le sait, il va souffrir cruellement des mains des hommes et il l’annonce à ses disciples. Il le fera une seconde fois après sa “transfiguration”. De part et d’autre : un ravin de ténèbre, au centre, l’éblouissement, le dévoilement du vrai visage du Christ.
La résurrection ne fait qu’un avec la passion. Ce n’est pas “après la pluie le beau temps”, mais au cœur des ténèbres, la lumière du Christ, comme un éclair perçant la nuit, une promesse qui est aussi une conversion pour nous. Il ne faut pas attendre qu’il fasse beau, que les affaires humaines marchent bien pour voir la lumière. Elles est là, dans notre monde écrasé par les guerres, les catastrophes, les cascades de malheurs qui nous accablent. La générosité, la bonté, l’entraide, l’oubli de soi pour les autres en sont les signes les plus sûrs.
Aujourd’hui, le Christ est là, lumière du monde enténébré. Croyons en lui.

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Vouloir être fils de Dieu !

1er Dimanche de Carême – Année A

Mt 4, 1-11

En ce 1er dimanche de Carême, le Christ est conduit au désert par l’Esprit, pour y être tenté par le diable. Chez Matthieu, les tentations sont très détaillées et Jésus semble être emmené toujours plus haut. La troisième tentation se passe sur une montagne qualifiée d’« extrêmement haute ». Le tentateur promet à Jésus l’ensemble des royaumes du monde s’il se prosterne devant lui.

Les trois tentations pourraient se résumer au désir, si humain, de prendre la place de Dieu. Et là, Jésus a de quoi répliquer au diable. « Ayant la condition de Dieu », librement, il s’est abaissé. Le Tentateur connaît les Écritures. Mais c’est une connaissance extérieure. Jésus, Lui, s’appuie sur les Écritures : il en vit. Même sur la Croix, Jésus ne cèdera pas à la tentation de se sauver lui-même.

Oui, le Fils de Dieu a été éprouvé dans sa chair. Comme le dit l’épitre aux Hébreux,  « parce qu’il a souffert jusqu’au bout l’épreuve de sa Passion, il est capable de porter secours à ceux qui subissent une épreuve. » Sa victoire nous ouvre un chemin de libération, elle nous dévoile la beauté de notre condition de fils et fille de Dieu. A sa suite, apprenons à nous tourner vers le Père.

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Excès d’amour

7ème dimanche du Temps Ordinaire – Année A

Mt 5, 38-48

Si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. A qui te demande, donne… Aimez vos ennemis… L’enseignement de Jésus sur la montagne est musclé, c’est le moins qu’on puisse dire. Comment ses disciples peuvent-ils le recevoir ? Et nous, aujourd’hui, la tentation est grande de lui dire : La- dessus, nous t’entendrons une autre fois ! Comme l’ont fait les auditeurs de Paul à Athènes (Ac 17, 32).

Mais avons-nous entendu la promesse d’être les enfants du Père qui est au cieux ? Devenir parfaits comme notre Père céleste n’est pas à notre portée, c’est un don de Dieu. La loi nouvelle ne se résume pas à une série de normes humaines, elle invite à un dépassement de soi, à une ouverture du coeur, à un excès d’amour qui va au-delà de toute logique de stricte justice. Dans sa bonté, Dieu ne compte pas comme nous, il aime les bons et les méchants. Prendre cette direction n’est possible qu’en nous appuyant sur sa présence aimante, en la mendiant comme notre pain quotidien.

Sur la croix, Jésus renonce à la violence et à la vengeance, il inaugure le Royaume de la paix. C’est au pied de la croix, avec Jésus, que notre chemin de sainteté commence et se fortifie doucement.

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Délicatesse de l’Esprit

6ème dimanche du Temps Ordinaire –Année A

Mt 5, 17-37

Nous poursuivons ce dimanche la lecture du Sermon sur la Montagne, dans l’évangile selon Saint Matthieu, qui s’ouvre par les Béatitudes merveilleuses. Hélas, tout de suite, notre cœur s’alarme ! « On vous a dit : si quelqu’un tue son frère, il en répondra au tribunal – moi je vous dis, celui qui se fâche contre son frère sera passible du tribunal ». Loin de nous faciliter la tâche, et d’adoucir la Loi qui posait les bornes de la justice, voilà que Jésus se dresse devant nous avec des montagnes d’exigence : se mettre en colère contre son frère, avoir un regard déplacé, jurer parfois ou mettre sa main à couper… nous vaudra la peine maximale ! Cela est-il donc si grave que ça ?

Jésus n’est pas venu « abolir la Loi, mais l’accomplir », c’est-à-dire nous faire entrer plus avant dans la sagesse divine, qui est délicatesse de l’Esprit. Il ne propose pas de surenchère pénale, mais nous invite au contraire à changer de regard, à voir les choses autrement. En creux se dessine son visage à lui, sa manière d’être tout accueillant au frère qui le dérange, si libre dans ses abords que la femme de Samarie s’en étonne, si vrai dans son langage qu’il lui suffit de dire oui ou non. « Il y a au cœur du christianisme, dit Emmanuel Mounier, une ascétique de la simplicité, de la disponibilité, de la patience, de l’humilité fidèle, de la douceur, il faut même dire de la faiblesse, de la faiblesse surnaturelle ».

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Lumière du monde

5ème dimanche du Temps Ordinaire – Mt 5,13-16

Vous êtes la lumière du monde, dit l’évangile de ce jour, cela ne veut pas dire que nous sommes des lumières….

Vous êtes la lumière du monde,
mais cette lumière n’est pas de nous, elle a été allumée en nous
et posée dans l’Église, comme la lampe de l’évangile sur le lampadaire.
Vous êtes la lumière du monde,
une lumière qui se nourrit d’une autre,
comme le disciple se nourrit de la parole du Maître
Vous êtes la lumière du monde,
non pour être vus, mais pour éclairer et révéler les bonnes œuvres
qui viennent du Père, votre Père
Vous êtes la lumière du monde,
habités par le Christ, temple de l’Esprit
Vous êtes la lumière du monde
peuple qui formez le corps du Christ, vraie lumière
enfants du Père, créateur de toute lumière

Alors que votre lumière brille,
par la chaleur de la charité
dans la douceur de l’humilité
Comme brille la lumière du Christ,
par la Croix.

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En route d’espoir

Mt 5, 1-12a

Nous voici au commencement de l’Évangile de st Matthieu : Jésus gravit la montagne comme Moïse le fit au tout début , et là… Jésus enseigne, mais aussi il voit ceux qui sont là, parce que sa renommée les a mis en route d’espoir. oui Jésus enseigne, mais aussi il prophétise car il voit…il voit tous ceux qui sont en marche vers Lui depuis toujours, alors une immense allégresse le saisit:il vient apporter le Bonheur, le vrai ,à ceux qui ont faim et soif, ceux qui sont dans les larmes, mais aussi à ceux qui construisent la paix ,la justice et donnent le réconfort là où ils passent…c’est le petit peuple des pauvres, les préférés du Seigneur. Ceux-là pourront accueillir la folie du message bouleversant de l’amour du Dieu vivant, donnant sa vie pour tous, c’est ainsi que se présente le Royaume de Dieu.

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… Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée.

3ème dimanche du temps ordinaire. Année A

Dimanche 22 janvier 2023

Mt 4, 12-23

Ces paroles du prophète Isaïe sont bienvenues en nos temps troublés par les guerres, les déchirements, et tout ce qui nous désoriente et parfois nous fait perdre pied. Où est la lumière, me direz-vous ? Elle troue la noirceur du ciel, comme des étoiles discrètes mais brillantes. Notre espérance ne se nourrit pas de “spectacles éclatants” mais de cette humble ouverture de la vie à la nouveauté d’un amour simple qui n’est jamais du déjà vu.
Alors il faut quitter résolument les angoisses qui nous paralysent et aller de l’avant. C’est ce que fait Jésus le premier, quand “il quitte Nazareth” pour Capharnaüm, la bien-nommée, pour “commencer son ministère”, dans cette région populeuse et païenne. “Quitter”, “Commencer”, c’est ce qu’il demande à ceux qu’il appelle à le suivre, Pierre et Jean.
Laissons nos filets et suivons Jésus, nous aussi. C’est la route de l’espérance.

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Jean témoigne…

2ème dimanche du temps ordinaire – Année A

Dimanche 15 janvier 2023

Jn 1, 29-34

Avant de plonger dans la vie publique du Christ, la liturgie nous donne à méditer ce dimanche le témoignage de Jean lors du baptême de Jésus. Contrairement aux autres évangélistes, saint Jean ne nous relate pas directement la scène, c’est par le témoignage de Jean-Baptiste qu’il évoque ce moment important de la vie de Jésus.

Dans l’évangile selon st Jean, Jean-Baptiste a un regard plus contemplatif, qui nous introduit au mystère du Christ. D’emblée, il proclame l’origine divine du Christ : « L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était.» En le désignant comme l’agneau de Dieu, il reconnaît aussi en Jésus le serviteur souffrant d’Isaïe, celui qui « a été compté avec les pécheurs, alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les pécheurs. » Enfin, Jean-Baptiste voit l’Esprit demeurer sur Jésus, cet Esprit qui fait de nous des enfants de Dieu.

Tout est dit : il reste à accueillir la grâce que le Christ nous offre, au jour le jour. Aujourd’hui, comme si c’était la première fois, recevons le témoignage de Jean-Baptiste et laissons-le nous conduire au Christ.

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L’Étoile et les étoiles – l’épiphanie du Seigneur

Dimanche 8 janvier 2023

Mt 2, 1-12

L’Épiphanie est une fête de la lumière : « Debout ! [Jérusalem] Rayonne ! Car voici ta lumière et sur toi se lève la gloire du Seigneur ». Oui, Il est venu dans le monde Celui qui est la vraie Lumière, Celui qui rend les hommes lumière. Car Il leur donne le pouvoir de devenir enfants de Dieu !

D’abord étaient venus les bergers – des âmes simples qui pouvaient aller vers Dieu plus facilement et Le reconnaître comme Seigneur. Ils ont eu vite fait d’aller voir la merveille qui leur avait été annoncée et de partager la joie des anges !

Les mages, eux, avaient scruté une étoile particulière qui leur avait peut-être évoqué la prophétie de Balaam : « Un astre issu de Jacob devient chef et un sceptre se lève, issu d’Israël » Et ils partent ensemble vers la cité de David. Là ils recevraient le message des Écritures : « Toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Ces hommes d’Orient ont vécu un sacré pèlerinage ! Que d’attentions aux signes de Dieu ! Que de courage dans leur recherche de la vérité face aux aléas de la route et aux moqueries ! Que d’endurance pour un si long voyage ! Enfin que d’humilité qui leur permit de s’incliner devant le petit Enfant de gens pauvres reconnaissant en lui le Roi promis dont la recherche avait été le but de leur cheminement extérieur et intérieur.

Les responsables juifs quant à eux avaient la lumière des Écritures mais ils ne surent pas reconnaître les avances de Dieu dans ces Rois étrangers. Ils restèrent figés dans leur savoir, morts dans leur foi morte.

Et nous ? Combien d’étoiles discrètes le Seigneur nous nous envoie-t-il pas ? A travers elles, c’est l’Étoile, le Christ lui-même qui est là, qui nous attend. Oui, il nous désire dans l’immense cortège de ceux qui ont ouvert leur cœur à sa présence et qui se sont mis en route.
Venez entrons dans cette belle procession où l’univers exulte aussi et devenons peu à peu de petites lumières pour notre monde !

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Marie : une source d’espérance inouïe !

Solennité de Marie, Mère de Dieu – 1er janvier 2023

Lc 2, 16-21

Au dernier jour de l’Octave de Noël, l’Église nous invite à célébrer la Vierge Marie sous le beau titre de Mère de Dieu. Marie n’est pas seulement mère de l’homme Jésus, elle est mère de Dieu. Les premiers chrétiens ont bien senti l’importance du rôle de Marie pour la vérité du mystère de l’Incarnation.

Marie, la première, a dû avoir du mal à comprendre. L’évangéliste Luc le souligne à plusieurs reprises : « elle retenait ces évènements et les méditait dans son cœur ». Marie nous est donnée comme modèle. Certes, elle seule a mis au monde le Verbe de Dieu. Mais elle est l’une de nous. En elle, nous pouvons contempler l’œuvre de Dieu. C’est bien notre humanité, dans toute sa pauvreté, sa misère parfois, que Dieu veut conduire à sa plénitude.

Que cette année nouvelle nous permette de goûter pleinement à la beauté de notre condition humaine. Et n’hésitons pas à invoquer Marie chaque fois que nous sommes découragés par la dureté de la vie, elle nous viendra en aide avec tendresse.

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JUSTESSE DE JOSEPH

4ème dimanche de l’Avent – Année A

Mt 1, 18-24

En ce samedi 17 décembre, nous entrons dans la célébration du 4ème dimanche de l’Avent – c’est le début de la grande Semaine Préparatoire à Noël, où chaque jour à Vêpres nous proclamerons solennellement à Magnificat un nouveau Titre du Seigneur : “Ô Sagesse !”, “Ô Rameau de Jessé !”, “Ô Clef de David !”, etc.

Justement, l’évangile de demain entend montrer comment, par Joseph, Jésus s’inscrit bel et bien dans la lignée du Roi David. Marie, avant d’avoir « connu » maritalement Joseph, est enceinte. Selon la Loi, elle encourt une répudiation publique immédiate de la part de celui à qui elle a été donnée en mariage – voire une lapidation. Joseph, apprenant le fait, prend une décision toute personnelle, inattendue. Il obéira à la Loi, mais le fera « en secret », pour ne pas mettre Marie ni l’Enfant en danger. L’ange qui lui apparaît en songe vient le confirmer dans son choix. C’est la grâce : L’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint. Tout est pudeur dans cette Annonce à Joseph, car tout est mystère dans l’origine divine de notre Salut.

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L’Église nous invite à la joie !

Matthieu 11, 2-11 – Gaudete

En ce 3° dimanche de l’Avent, l’Église nous invite à la joie, la joie d’une attente dont nous savons d’avance qu’elle sera comblée. Les petits enfants mettent soigneusement leurs chaussures devant l’arbre de Noël, la veille de la fête et sont déjà heureux à l’idée des surprises qu’ils vont bientôt découvrir. Notre surprise à nous, c’est le Seigneur ! Il vient s’offrir lui-même tel un cadeau sans prix.
Mais que vient faire là l’évangile de ce dimanche ? Jean-Baptiste, qui annonçait la venue du Messie, est en prison, voué à une mort prochaine de par la lâcheté d’un tyran. L’évangile n’est pas un conte de fées, il nous plonge dans la réalité la plus crue, celle de la méchanceté, de la peur, de la violence aveugle. Nous voici les pieds sur terre et la terre est dure ! Pourtant, dans sa sombre prison, Jean voit la lumière qui vient. Les vieilles paroles d’Isaïe résonnent à ses oreilles. Le Messie est là, la vie est là, déjà plus forte que la mort. Quelle espérance pour notre monde !

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Devons-nous avoir peur de Dieu ?

2ème dimanche de l’Avent – Année A

Mt 3, 1-12

« Engeance de vipères, qui vous a appris à échapper à la colère qui vient ? »

En véritable prophète, Jean-Baptiste secoue les pharisiens et les sadducéens.  De premier abord, sa parole paraît contradictoire avec celle de Saint Paul aux Thessaloniciens : « Dieu ne nous a pas destinés à subir sa colère mais à posséder le salut par notre Seigneur Jésus-Christ…»

Mais ne soyons pas hypocrites, reconnaissons qu’il n’est pas si facile d’admettre notre faiblesse et de croire en un Dieu qui pardonne nos péchés, gratuitement. Bien souvent, nous cherchons à sauvegarder les apparences en posant quelques actes extérieurs afin de gagner les faveurs de Dieu. Est-ce vraiment ce que Dieu attend de nous ?

Jean-Baptiste, mais aussi tous les prophètes avant lui, sont clairs. Nous ne pouvons pas tromper Dieu. Il connaît notre faiblesse. Sans doute même, comprend-il que nous voulions être forts. Mais ce qu’il désire, c’est notre confiance. Il attend patiemment que nous lui ouvrions notre cœur pour y faire des merveilles. Qui sait peut-être des ingrats que nous sommes fera-t-il des êtres remplis de gratitude ?

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Tu montes ?

1er  Dimanche de l’Avent 2022- Année A

Mt 24, 37-44

Voici le temps de l’Avent qui s’ouvre devant nous.

Le vivrons-nous comme ceux qui piétinent à l’arrêt du bus,

ceux qui doutent : «c’est pas ici qu’il faut l’attendre, il ne viendra pas»

ou ceux qui, soulagés et heureux, l’aperçoivent de très loin?

Quelle joie d’attendre celui qui arrive, qui vient jusqu’à moi !

Mais tous ne montent pas dans le bus. Il y a ceux qui sont pris, ceux qui sont laissés. Ce n’est pas le bon moment, la bonne direction pour eux.

Dans l’arche, en tout huit personnes sont montées.

Sur la croix, Seul, Jésus est monté mais pour nous prendre tous avec Lui, pour transporter l’humanité entière vers le Père.

A chacun de nous Il propose : “tu montes ?”
“Oh oui viens Seigneur Jésus, viens me prendre avec toi…”