
Méditation du dimanche par une sœur de Chalais 2022-2023 A
Transfiguration
2° dimanche de carême A. Matthieu 17, 1-9
Les disciples ont eu très peur, Pierre aurait voulu un autre avenir pour Jésus mais non ! Jésus le sait, il va souffrir cruellement des mains des hommes et il l’annonce à ses disciples. Il le fera une seconde fois après sa « transfiguration ». De part et d’autre : un ravin de ténèbre, au centre, l’éblouissement, le dévoilement du vrai visage du Christ.
La résurrection ne fait qu’un avec la passion. Ce n’est pas « après la pluie le beau temps », mais au cœur des ténèbres, la lumière du Christ, comme un éclair perçant la nuit, une promesse qui est aussi une conversion pour nous. Il ne faut pas attendre qu’il fasse beau, que les affaires humaines marchent bien pour voir la lumière. Elles est là, dans notre monde écrasé par les guerres, les catastrophes, les cascades de malheurs qui nous accablent. La générosité, la bonté, l’entraide, l’oubli de soi pour les autres en sont les signes les plus sûrs.
Aujourd’hui, le Christ est là, lumière du monde enténébré. Croyons en lui.
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Vouloir être fils de Dieu !
1er Dimanche de Carême – Année A
Mt 4, 1-11
En ce 1er dimanche de Carême, le Christ est conduit au désert par l’Esprit, pour y être tenté par le diable. Chez Matthieu, les tentations sont très détaillées et Jésus semble être emmené toujours plus haut. La troisième tentation se passe sur une montagne qualifiée d’« extrêmement haute ». Le tentateur promet à Jésus l’ensemble des royaumes du monde s’il se prosterne devant lui.
Les trois tentations pourraient se résumer au désir, si humain, de prendre la place de Dieu. Et là, Jésus a de quoi répliquer au diable. « Ayant la condition de Dieu », librement, il s’est abaissé. Le Tentateur connaît les Écritures. Mais c’est une connaissance extérieure. Jésus, Lui, s’appuie sur les Écritures : il en vit. Même sur la Croix, Jésus ne cèdera pas à la tentation de se sauver lui-même.
Oui, le Fils de Dieu a été éprouvé dans sa chair. Comme le dit l’épitre aux Hébreux, « parce qu’il a souffert jusqu’au bout l’épreuve de sa Passion, il est capable de porter secours à ceux qui subissent une épreuve. » Sa victoire nous ouvre un chemin de libération, elle nous dévoile la beauté de notre condition de fils et fille de Dieu. A sa suite, apprenons à nous tourner vers le Père.
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Excès d’amour
7ème dimanche du Temps Ordinaire – Année A
Mt 5, 38-48
Si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. A qui te demande, donne… Aimez vos ennemis… L’enseignement de Jésus sur la montagne est musclé, c’est le moins qu’on puisse dire. Comment ses disciples peuvent-ils le recevoir ? Et nous, aujourd’hui, la tentation est grande de lui dire : La- dessus, nous t’entendrons une autre fois ! Comme l’ont fait les auditeurs de Paul à Athènes (Ac 17, 32).
Mais avons-nous entendu la promesse d’être les enfants du Père qui est au cieux ? Devenir parfaits comme notre Père céleste n’est pas à notre portée, c’est un don de Dieu. La loi nouvelle ne se résume pas à une série de normes humaines, elle invite à un dépassement de soi, à une ouverture du coeur, à un excès d’amour qui va au-delà de toute logique de stricte justice. Dans sa bonté, Dieu ne compte pas comme nous, il aime les bons et les méchants. Prendre cette direction n’est possible qu’en nous appuyant sur sa présence aimante, en la mendiant comme notre pain quotidien.
Sur la croix, Jésus renonce à la violence et à la vengeance, il inaugure le Royaume de la paix. C’est au pied de la croix, avec Jésus, que notre chemin de sainteté commence et se fortifie doucement.
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Délicatesse de l’Esprit
6ème dimanche du Temps Ordinaire –Année A
Mt 5, 17-37
Nous poursuivons ce dimanche la lecture du Sermon sur la Montagne, dans l’évangile selon Saint Matthieu, qui s’ouvre par les Béatitudes merveilleuses. Hélas, tout de suite, notre cœur s’alarme ! « On vous a dit : si quelqu’un tue son frère, il en répondra au tribunal – moi je vous dis, celui qui se fâche contre son frère sera passible du tribunal ». Loin de nous faciliter la tâche, et d’adoucir la Loi qui posait les bornes de la justice, voilà que Jésus se dresse devant nous avec des montagnes d’exigence : se mettre en colère contre son frère, avoir un regard déplacé, jurer parfois ou mettre sa main à couper… nous vaudra la peine maximale ! Cela est-il donc si grave que ça ?
Jésus n’est pas venu « abolir la Loi, mais l’accomplir », c’est-à-dire nous faire entrer plus avant dans la sagesse divine, qui est délicatesse de l’Esprit. Il ne propose pas de surenchère pénale, mais nous invite au contraire à changer de regard, à voir les choses autrement. En creux se dessine son visage à lui, sa manière d’être tout accueillant au frère qui le dérange, si libre dans ses abords que la femme de Samarie s’en étonne, si vrai dans son langage qu’il lui suffit de dire oui ou non. « Il y a au cœur du christianisme, dit Emmanuel Mounier, une ascétique de la simplicité, de la disponibilité, de la patience, de l’humilité fidèle, de la douceur, il faut même dire de la faiblesse, de la faiblesse surnaturelle ».
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Lumière du monde
5ème dimanche du Temps Ordinaire – Mt 5,13-16
Vous êtes la lumière du monde, dit l’évangile de ce jour, cela ne veut pas dire que nous sommes des lumières….
Vous êtes la lumière du monde,
mais cette lumière n’est pas de nous, elle a été allumée en nous
et posée dans l’Église, comme la lampe de l’évangile sur le lampadaire.
Vous êtes la lumière du monde,
une lumière qui se nourrit d’une autre,
comme le disciple se nourrit de la parole du Maître
Vous êtes la lumière du monde,
non pour être vus, mais pour éclairer et révéler les bonnes œuvres
qui viennent du Père, votre Père
Vous êtes la lumière du monde,
habités par le Christ, temple de l’Esprit
Vous êtes la lumière du monde
peuple qui formez le corps du Christ, vraie lumière
enfants du Père, créateur de toute lumière
Alors que votre lumière brille,
par la chaleur de la charité
dans la douceur de l’humilité
Comme brille la lumière du Christ,
par la Croix.
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En route d’espoir
Mt 5, 1-12a
Nous voici au commencement de l’Évangile de st Matthieu : Jésus gravit la montagne comme Moïse le fit au tout début , et là… Jésus enseigne, mais aussi il voit ceux qui sont là, parce que sa renommée les a mis en route d’espoir. oui Jésus enseigne, mais aussi il prophétise car il voit…il voit tous ceux qui sont en marche vers Lui depuis toujours, alors une immense allégresse le saisit:il vient apporter le Bonheur, le vrai ,à ceux qui ont faim et soif, ceux qui sont dans les larmes, mais aussi à ceux qui construisent la paix ,la justice et donnent le réconfort là où ils passent…c’est le petit peuple des pauvres, les préférés du Seigneur. Ceux-là pourront accueillir la folie du message bouleversant de l’amour du Dieu vivant, donnant sa vie pour tous, c’est ainsi que se présente le Royaume de Dieu.
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… Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée.
3ème dimanche du temps ordinaire. Année A
Dimanche 22 janvier 2023
Mt 4, 12-23
Ces paroles du prophète Isaïe sont bienvenues en nos temps troublés par les guerres, les déchirements, et tout ce qui nous désoriente et parfois nous fait perdre pied. Où est la lumière, me direz-vous ? Elle troue la noirceur du ciel, comme des étoiles discrètes mais brillantes. Notre espérance ne se nourrit pas de « spectacles éclatants » mais de cette humble ouverture de la vie à la nouveauté d’un amour simple qui n’est jamais du déjà vu.
Alors il faut quitter résolument les angoisses qui nous paralysent et aller de l’avant. C’est ce que fait Jésus le premier, quand « il quitte Nazareth » pour Capharnaüm, la bien-nommée, pour « commencer son ministère », dans cette région populeuse et païenne. « Quitter », « Commencer », c’est ce qu’il demande à ceux qu’il appelle à le suivre, Pierre et Jean.
Laissons nos filets et suivons Jésus, nous aussi. C’est la route de l’espérance.
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Jean témoigne…
2ème dimanche du temps ordinaire – Année A
Dimanche 15 janvier 2023
Jn 1, 29-34
Avant de plonger dans la vie publique du Christ, la liturgie nous donne à méditer ce dimanche le témoignage de Jean lors du baptême de Jésus. Contrairement aux autres évangélistes, saint Jean ne nous relate pas directement la scène, c’est par le témoignage de Jean-Baptiste qu’il évoque ce moment important de la vie de Jésus.
Dans l’évangile selon st Jean, Jean-Baptiste a un regard plus contemplatif, qui nous introduit au mystère du Christ. D’emblée, il proclame l’origine divine du Christ : « L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était.» En le désignant comme l’agneau de Dieu, il reconnaît aussi en Jésus le serviteur souffrant d’Isaïe, celui qui « a été compté avec les pécheurs, alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les pécheurs. » Enfin, Jean-Baptiste voit l’Esprit demeurer sur Jésus, cet Esprit qui fait de nous des enfants de Dieu.
Tout est dit : il reste à accueillir la grâce que le Christ nous offre, au jour le jour. Aujourd’hui, comme si c’était la première fois, recevons le témoignage de Jean-Baptiste et laissons-le nous conduire au Christ.
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L’Étoile et les étoiles – l’épiphanie du Seigneur
Dimanche 8 janvier 2023
Mt 2, 1-12
L’Épiphanie est une fête de la lumière : « Debout ! [Jérusalem] Rayonne ! Car voici ta lumière et sur toi se lève la gloire du Seigneur ». Oui, Il est venu dans le monde Celui qui est la vraie Lumière, Celui qui rend les hommes lumière. Car Il leur donne le pouvoir de devenir enfants de Dieu !
D’abord étaient venus les bergers – des âmes simples qui pouvaient aller vers Dieu plus facilement et Le reconnaître comme Seigneur. Ils ont eu vite fait d’aller voir la merveille qui leur avait été annoncée et de partager la joie des anges !
Les mages, eux, avaient scruté une étoile particulière qui leur avait peut-être évoqué la prophétie de Balaam : « Un astre issu de Jacob devient chef et un sceptre se lève, issu d’Israël » Et ils partent ensemble vers la cité de David. Là ils recevraient le message des Écritures : « Toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. »
Ces hommes d’Orient ont vécu un sacré pèlerinage ! Que d’attentions aux signes de Dieu ! Que de courage dans leur recherche de la vérité face aux aléas de la route et aux moqueries ! Que d’endurance pour un si long voyage ! Enfin que d’humilité qui leur permit de s’incliner devant le petit Enfant de gens pauvres reconnaissant en lui le Roi promis dont la recherche avait été le but de leur cheminement extérieur et intérieur.
Les responsables juifs quant à eux avaient la lumière des Écritures mais ils ne surent pas reconnaître les avances de Dieu dans ces Rois étrangers. Ils restèrent figés dans leur savoir, morts dans leur foi morte.
Et nous ? Combien d’étoiles discrètes le Seigneur nous nous envoie-t-il pas ? A travers elles, c’est l’Étoile, le Christ lui-même qui est là, qui nous attend. Oui, il nous désire dans l’immense cortège de ceux qui ont ouvert leur cœur à sa présence et qui se sont mis en route.
Venez entrons dans cette belle procession où l’univers exulte aussi et devenons peu à peu de petites lumières pour notre monde !
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Marie : une source d’espérance inouïe !
Solennité de Marie, Mère de Dieu – 1er janvier 2023
Lc 2, 16-21
Au dernier jour de l’Octave de Noël, l’Église nous invite à célébrer la Vierge Marie sous le beau titre de Mère de Dieu. Marie n’est pas seulement mère de l’homme Jésus, elle est mère de Dieu. Les premiers chrétiens ont bien senti l’importance du rôle de Marie pour la vérité du mystère de l’Incarnation.
Marie, la première, a dû avoir du mal à comprendre. L’évangéliste Luc le souligne à plusieurs reprises : « elle retenait ces évènements et les méditait dans son cœur ». Marie nous est donnée comme modèle. Certes, elle seule a mis au monde le Verbe de Dieu. Mais elle est l’une de nous. En elle, nous pouvons contempler l’œuvre de Dieu. C’est bien notre humanité, dans toute sa pauvreté, sa misère parfois, que Dieu veut conduire à sa plénitude.
Que cette année nouvelle nous permette de goûter pleinement à la beauté de notre condition humaine. Et n’hésitons pas à invoquer Marie chaque fois que nous sommes découragés par la dureté de la vie, elle nous viendra en aide avec tendresse.
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JUSTESSE DE JOSEPH
4ème dimanche de l’Avent – Année A
Mt 1, 18-24
En ce samedi 17 décembre, nous entrons dans la célébration du 4ème dimanche de l’Avent – c’est le début de la grande Semaine Préparatoire à Noël, où chaque jour à Vêpres nous proclamerons solennellement à Magnificat un nouveau Titre du Seigneur : « Ô Sagesse ! », « Ô Rameau de Jessé ! », « Ô Clef de David ! », etc.
Justement, l’évangile de demain entend montrer comment, par Joseph, Jésus s’inscrit bel et bien dans la lignée du Roi David. Marie, avant d’avoir « connu » maritalement Joseph, est enceinte. Selon la Loi, elle encourt une répudiation publique immédiate de la part de celui à qui elle a été donnée en mariage – voire une lapidation. Joseph, apprenant le fait, prend une décision toute personnelle, inattendue. Il obéira à la Loi, mais le fera « en secret », pour ne pas mettre Marie ni l’Enfant en danger. L’ange qui lui apparaît en songe vient le confirmer dans son choix. C’est la grâce : L’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint. Tout est pudeur dans cette Annonce à Joseph, car tout est mystère dans l’origine divine de notre Salut.
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L’Église nous invite à la joie !
Matthieu 11, 2-11 – Gaudete
En ce 3° dimanche de l’Avent, l’Église nous invite à la joie, la joie d’une attente dont nous savons d’avance qu’elle sera comblée. Les petits enfants mettent soigneusement leurs chaussures devant l’arbre de Noël, la veille de la fête et sont déjà heureux à l’idée des surprises qu’ils vont bientôt découvrir. Notre surprise à nous, c’est le Seigneur ! Il vient s’offrir lui-même tel un cadeau sans prix.
Mais que vient faire là l’évangile de ce dimanche ? Jean-Baptiste, qui annonçait la venue du Messie, est en prison, voué à une mort prochaine de par la lâcheté d’un tyran. L’évangile n’est pas un conte de fées, il nous plonge dans la réalité la plus crue, celle de la méchanceté, de la peur, de la violence aveugle. Nous voici les pieds sur terre et la terre est dure ! Pourtant, dans sa sombre prison, Jean voit la lumière qui vient. Les vieilles paroles d’Isaïe résonnent à ses oreilles. Le Messie est là, la vie est là, déjà plus forte que la mort. Quelle espérance pour notre monde !
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Devons-nous avoir peur de Dieu ?
2ème dimanche de l’Avent – Année A
Mt 3, 1-12
« Engeance de vipères, qui vous a appris à échapper à la colère qui vient ? »
En véritable prophète, Jean-Baptiste secoue les pharisiens et les sadducéens. De premier abord, sa parole paraît contradictoire avec celle de Saint Paul aux Thessaloniciens : « Dieu ne nous a pas destinés à subir sa colère mais à posséder le salut par notre Seigneur Jésus-Christ…»
Mais ne soyons pas hypocrites, reconnaissons qu’il n’est pas si facile d’admettre notre faiblesse et de croire en un Dieu qui pardonne nos péchés, gratuitement. Bien souvent, nous cherchons à sauvegarder les apparences en posant quelques actes extérieurs afin de gagner les faveurs de Dieu. Est-ce vraiment ce que Dieu attend de nous ?
Jean-Baptiste, mais aussi tous les prophètes avant lui, sont clairs. Nous ne pouvons pas tromper Dieu. Il connaît notre faiblesse. Sans doute même, comprend-il que nous voulions être forts. Mais ce qu’il désire, c’est notre confiance. Il attend patiemment que nous lui ouvrions notre cœur pour y faire des merveilles. Qui sait peut-être des ingrats que nous sommes fera-t-il des êtres remplis de gratitude ?
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Tu montes ?
1er Dimanche de l’Avent 2022- Année A
Mt 24, 37-44
Voici le temps de l’Avent qui s’ouvre devant nous.
Le vivrons-nous comme ceux qui piétinent à l’arrêt du bus,
ceux qui doutent : «c’est pas ici qu’il faut l’attendre, il ne viendra pas»
ou ceux qui, soulagés et heureux, l’aperçoivent de très loin?
Quelle joie d’attendre celui qui arrive, qui vient jusqu’à moi !
Mais tous ne montent pas dans le bus. Il y a ceux qui sont pris, ceux qui sont laissés. Ce n’est pas le bon moment, la bonne direction pour eux.
Dans l’arche, en tout huit personnes sont montées.
Sur la croix, Seul, Jésus est monté mais pour nous prendre tous avec Lui, pour transporter l’humanité entière vers le Père.
A chacun de nous Il propose : « tu montes ? »
« Oh oui viens Seigneur Jésus, viens me prendre avec toi… »